Le Land en ligne

Keep it simple !

d'Lëtzebuerger Land du 07.01.2004

Quelques mois après avoir lancé, en juin 1999, la nouvelle maquette de la version papier du Land, un nouveau défi se posait : la présence dans le world wide web. À cette époque-là, les sociologues et autres cassandres des médias ne cessaient de mettre en garde devant les présumés dangers d’Internet pour le journalisme de qualité, soupçonnant le web d’être soit un parasite, soit un prédateur pour les médias existants. Or, avec le recul de cinq ans, il s’avère que l’avènement d’Internet est comparable à celui de la télévision : un media de plus, complémentaire à l’existant, qui permet surtout de toucher un autre public, plus large, plus international et plus jeune.« Les 18-35 ans n’ont rien à faire du papier, estime le designer Roger Black dans un entretien au Monde (du 5 décembre 2003). On peut trouver cela effrayant ou se réjouir qu’Internet attire des gens qui ne lisent pas les journaux. (...) Dans les années 1920, les quotidiens étaient partout ; Internet permet de rêver que la presse retrouve sa pénétration dans la population. » Les feed-back que nous récoltons grâce à notre site Internet, soit dans le forum, soit par des e-mails directs, soit encore en consultant les statistiques, confirment clairement cette tendance. 

Depuis son lancement en 1999, les Internautes qui consultent régulièrement le site du Land sont de plus en plus nombreux, en même temps que son contenu est étoffé. Dès le début, nous avons opté pour un graphisme aussi épuré et minimaliste que pour la nouvelle maquette du journal, afin que sa consultation soit rapide et légère. Sa présentation se fait en deux temps : premièrement, une page d’accueil actualisée les jeudis à 17 heures, qui annonce chaque semaine le contenu de l’hebdomadaire du lendemain, faisant fonction de produit d’appel sur la toile. Et deuxièmement des dossiers thématiques, devenus depuis quatre ans de véritables archives de l’histoire contemporaine du pays : quelque 1 800 pages y sont directement et gratuitement accessibles. Le site www.luxemburgensia.lu, archives de la bibliophilie et de la littérature luxembourgeoises, est non seulement le plus visité, mais aussi la section la plus riche, contenant des textes originaux, qui ne furent pas publiés dans la version papier. Et les deux premiers e-books luxembourgeois : De Rénert et E‘ Schreck ob de‘ Lezeburger Parnassus. 

Si, en 1999, le site du Land accueillait en moyenne 142 (sic !) visiteurs par mois, ils étaient 1 882 en 2000, 6 880 en 2001, 12 665 en 2002 et même 18 838 en 2003, le pic de consultation se situant avec une belle régularité au mois de novembre. Ce développement fulgurant est non seulement une belle preuve de l’évolution de l’équipement en matériel informatique et en accès Internet des Luxembourgeois, mais est aussi dû à la très bonne place accordée aux pages programmées en HTML du Land dans les moteurs de recherche tels que Google ou Yahoo. Le site du Land est le plus consulté en semaine, les jeudi, vendredi et lundi surtout, en journée, avant et après l’heure du déjeuner – le serait-il surtout au bureau ? Ce que l’on pourrait interpréter comme une poursuite de la tradition : ne disait-on pas que le fonctionnaire qui se respectait avait toujours pour habitude de commencer son vendredi avec la lecture du Land ?

josée hansen
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