Vault

Même pas peur...

d'Lëtzebuerger Land du 04.12.2008

Présenté en avant-programme du cinquième volet de la série  des Saw, le court-métrage Vault réalisé par le Luxembourgeois Fred Neuen ne partage pourtant pas le penchant très gore de celui-ci. Vault s’inspire plutôt du film d’horreur classique dont avant tout l’Exorciste (1973). En effet, la séquence d’ouverture  est un véritable hommage au film de William Friedkin avec comme différence que l’enfant exorcisé est un garçon (Léon Kern). Quelques années plus tard, on retrouve ce même personnage, deve-nu prêtre (Mickey Hardt), lui-même dans les caves secrètes d’une banque qui lui a demandé d’enquêter sur des bruits étranges, à l’aide de ses pouvoirs surnaturels. En effet, une main brûlée, marque du démon qui le possédait jadis, lui confère un pouvoir de voyance…

Si Fred Neuen a le mérite d’être un des rares, sinon le seul  réalisateur luxembourgeois à s’aventurer dans le cinéma fantastique, son film tient plus de l’exercice de style que de la véritable narration. Certaines allusions sous formes d’objets gardés dans les coffres-forts de la banque suscitent l’intérêt, mais restent inexplorés. Les dialogues, souvent moins importants dans ce type de film, auraient pourtant mérité une révision supplémentaire. L’acteur principal Mickey Hardt, dont certains se rappelleront l’apparition dans la série télévisé allemande Der Puma (1999-2000), se sent visiblement à l’aise dans son rôle et rend l’intrigue plus captivante.

L’éclairage, quoique bien placé, reste encore trop fort pour créer une ambiance angoissante. Notamment à travers le jeu de son protagoniste, Fred Neuen arrive à créer une certaine tension dont le point culminant se voit pourtant gêné par des effets spéciaux trop peu crédibles. Vault ne se donne pas les moyens de ses intentions et ne cherche pas assez les extrêmes pour réellement effrayer les aficionados du genre. 

Fränk Grotz
© 2023 d’Lëtzebuerger Land