Maroldt, Ed: Theaterdreem zu Esch

Träume sind Schäume

d'Lëtzebuerger Land du 07.03.2002

Il y avait foule au théâtre d'Esch, vendredi, 1er mars pour le vernissage de l'exposition de photos "Theaterdreem zu Esch" organisée dans le cadre du centième anniversaire du Bouwelycée. Tous ceux qui, voici vingt ans, ont pris part à l'aventure des "tréteaux de la chouette", nom prêté à la troupe théâtrale du Lycée de garçons d'Esch, ont tenu à assister au dernier tour de piste d'Ed Maroldt, père de la troupe.

Une douzaine de panneaux font revivre l'histoire d'une génération de cancres pour qui l'école était d'abord une scène de théâtre et les mathématiques une science subsidiaire. Pour le prix d'une "Datz" de plus, les élèves de l'époque se payèrent leur monde de  rêves. En témoignent avec force les photos d'André Weisgerber, de Romain Gaasch, de Georges Dury et de Thierry Schneider.

Quand il inventa son "Schülertheater", qui fut autre chose et sans doute plus, Ed Maroldt, le penseur, l'auteur, le metteur en scène, n'était pas isolé. Son génie s'associait le talent et la pédagogie: Ad Deville, l'artiste, créait des décors délirants et Gast Rollinger, l'artisan, les sons et lumières. L'intense activité théâtrale au Lycée de garçons dans les années 70 et 80 peut être revécue au foyer du théâtre d'Esch jusqu'au 13 mars 2002. Ceux qui manqueront l'exposition se procureront le livre-brochure édité par Ed Maroldt himself. C'est une publication de belle facture, un travail de pro, comme on pouvait s'y attendre de la part de Maroldt le mordu.

Tout le gratin du théâtre grand-ducal s'y trouve imprimé. Et bien d'autres personnages, ceux qui n'ont pas fait du rêve leur profession: Viviane Reding, ancienne présidente-catho de la commission culturelle d'Esch-sur-Alzette, mise en scène par un ancien coco, Robi, l'aimable prof d'histoire; Rosario Grasso et Pierre Rauchs, vrais-faux juristes et Michel Clees, gynéco, poète interprète et, comme si cela n'était pas déjà suffisant, président du Conseil d'Administration de la Kuhfafermela.

Vous verrez ensuite les valeureux, les obstinés, ceux qui persévèrent: Steve Kasimir Karier, Chrisitian Fazz Kmiotek, Christiane Rausch, Paul Samsa Thilges et Claude Samsa Waringo. Enfin, Ed Maroldt n'oublie pas de montrer Denise, Jutta, Liz et Odile, les belles de l'époque et qui le sont restées.

Au printemps 1981, sur la scène du Bouwelycée, le personnage principal dans Kasimir und Karoline (Odön von Horvath) s'exclame: "Träume sind Schäume". Six mois plus tard, Ed Maroldt investit les lieux de l'ancien Schluechthaus et y monte Le concert de Saint Ovide de Antonio Buero Vallejo. Sa troupe d'étudiants s'agrandit d'une brochette d'acteurs confirmés (e.a. Haidi Jacoby et Fernand Mathes). C'est la naissance, avant la date, de la Kulturfabrik. Arbres et arbustes de la pépinière du lycée sont transplantés.

 

Ed Maroldt: Theaterdreem zu Esch, Esch-Alkzette 2002, 17 euros

 

 

 

Pierroc
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