UMTS

Incertitudes

d'Lëtzebuerger Land vom 06.11.2003

Ça bouge dans le secteur des télécommunications comme au bon vieux temps. En attendant que les différents voiles se lèvent définitivement, l'heure n'est cependant encore qu'aux incertitudes. Après la mise en question de l'avenir de l'opérateur de téléphonie mobile Tango au Luxembourg (d'Land n° 44/03), les responsables du groupe Tele2 ont essayé cette semaine de calmer les esprits. De nouvelles interrogations naissent cependant quant au projet Luxcommunications, détenteur de la quatrième licence UMTS.

Luxcommunications est une société promue par Jean-Claude Bintz, ancien administrateur-délégué de Tango, et financée par Luxempart et BGL Investment Partners. Le projet prévoyait que l'opérateur se partagerait avec Tango les infrastructures d'un réseau UMTS, solution permettant des économies substantielles. 

« Ce dossier n'avance pas très vite et rien n'est signé pour l'instant, » confiait Per Borgklint cette semaine au Land. Ce jeune Suédois a succédé à Jean-Claude Bintz en tant que responsable Benelux de Tele2. « Il y avait des discussions quant à une possible joint venture, précisait-il. Si un tel projet peut être réalisé dans l'intérêt de tous les concernés, nous y sommes ouverts. »

Dans l'entourage de Luxcommunications, on se montre en tout cas serein. Une communication officielle pourrait être attendue dans les prochaines semaines. On ne cache cependant pas que le projet n'a plus nécessairement le même profil que lors de sa présentation en juillet. Aucune option ­ aussi bien un cavalier seul qu'une collaboration avec Tango, LuxGSM, Orange ou quelqu'un d'autre ­ ne peut donc être exclue pour l'instant.

Chez Tango, la priorité revient pour l'instant à limiter la casse. L'opérateur, dont la part de marché s'élève à 48 pour cent, vient de vivre une hémorragie de son personnel dirigeant, le tout couplé à des rumeurs que ce ne serait qu'un début. Des bruits de couloirs prédisent que Tango réduirait sa voilure au Grand-Duché à 20 ou 25 personnes, contre 65 il y a peu. 

« Ces rumeurs sont fausses, » s'insurge Per Borgklint. « Tout ce que nous avons fait c'est fermer nos points de vente à Esch et à Luxembourg-ville. Ils n'étaient pas rentables. » Cinq personnes ont perdu leur emploi, dont une qui a été reprise par une autre société du groupe. « Mais nous continuerons à investir au Luxembourg, précise Borgklint, comme notre groupe n'a pas arrêté de le faire depuis quinze ans. Exploiter Tango en offrant un service de qualité avec seulement 25 personnes ne serait de toute façon pas possible. »

« Tango, qui fonctionnait jusqu'ici de manière largement autonome et un peu comme une entreprise familiale, sera intégré dans le groupe Tele2, explique Per Borgklint. Les récents départs s'expliquent d'une part par ces changements. Certains s'y adaptent alors que d'autres préfèrent quitter Tango. Une autre explication des départs est le fait qu'il y a un nouvel opérateur qui est en train d'être monté. » 

Les nouveaux responsables de Tango, Per Borgklint et le directeur général Alex Zivoder, restent confiants quant au développement futur de la société, même si l'opérateur ne s'identifiera plus à un Jean-Claude Bintz déguisé en Papa Noël : « Avec un produit aussi standardisé que la téléphonie, on ne vend pas grâce à un visage. Ce qui compte c'est un bon produit à un prix compétitif. » 

Tango prévoit le lancement commercial de ses services UMTS au premier trimestre 2004.

 

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