Emploi des jeunes

Perspectives

d'Lëtzebuerger Land vom 10.09.2009

Pour pallier la stagnation des offres d’emploi ou de stages en apprentissage pour jeunes dans le secteur des entreprises privées, le Service national de la jeunesse (SNJ) a lancé en 2007 le Service volontaire d’orientation (SVO) qui dispose en permanence de quelque 70 postes dans le secteur social – des maisons de retraite, des auberges de jeunesse etc. En 2009, plus d’une centaine de jeunes a eu l’occasion de faire partie de ce programme accompagné d’une durée de trois à douze mois. 

Pourquoi ce secteur-là ? « Parce qu’il s’agit de grandes structures qui ont la possibilité et la flexibilité pour pouvoir proposer des postes en tout genre, répond le directeur du SNJ, Georges Metz, et parce que le personnel y dispose généralement de la sensibilité nécessaire pour s’occuper de ces jeunes. Cette possibilité de suivi n’est pas forcément présente dans les entreprises privées. » La résistance des syndicats lors de l’élaboration de la loi y a aussi été pour quelque chose. Ceux-ci craignaient que des patrons peu scrupuleux ne profitent de l’aubaine pour faire réaliser certains travaux par de la main d’œuvre bon marché sans devoir s’engager par un contrat. C’est la raison pour laquelle les activités proposées aux jeunes volontaires doivent relever de l’intérêt général (d’Land du 4 août 2006). 

« Personnellement, j’aurais préféré y ajouter l’ouverture aux entreprises privées pour qu’ils puissent effectuer des stages pour une durée limitée. En pratique, le patron aurait été déchargé de démarches administratives, ajoute le directeur du SNJ. Chaque place est un poste de gagné qui aurait pu permettre au jeune de prendre pied. Ceci dit, je comprends aussi les craintes des syndicats. » Les participants n’ont pas droit à un salaire à proprement dit. Ils reçoivent un argent de poche et une indemnité de subsistance, ils ont toujours droit aux allocations familiales et restent affiliés à la sécurité sociale.Les volontaires ont entre seize et trente ans et sont liés par une convention à l’organisation en question et le référent du SNJ, en charge du dossier. Dans cette convention sont, entre autres, fixées les tâches et les formations (séminaires, cours de langues, ateliers, etc) des candidats. Georges Metz souhaite aussi étoffer les opportunités internationales qui s’adressent davantage aux jeunes adultes qui ne sont pas défavorisés, mais qui ne sont pas fixés sur ce qu’ils veulent faire. Un poste de volontaire pour l’exposition universelle à Shanghai en 2010, par exemple. 

Après le SVO, à peu près la moitié retourne en classe, plus de vingt pour cent réussit à prendre pied sur le marché du travail. « Le retour à l’école reste la première priorité de ce programme, insiste George Metz, car plus le jeune est qualifié, moins il sera exposé au risque d’être le premier rayé de la liste en cas de licencie-ments. » Il souhaite dès lors étendre la fonction de référent du SNJ à celui d’accompagnateur, pour mieux garantir le suivi per-sonnel du jeune et l’aider à se retrouver dans la jungle des administrations. 

L’information sur les opportunités du SVO circule avant tout par le bouche-à-oreille. C’est sans doute le meilleur moyen pour atteindre ceux qui passent leur journée à la maison. La plupart ont quitté l’école sans diplôme et sans perspective et risquent de s’envaser dans l’oisiveté. anne heniqui

anne heniqui
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