Femmes / Égalité des chances

L'exemple Hapoalim

d'Lëtzebuerger Land vom 05.08.2004

Après avoir obtenu en 2001 le prix féminin de l'entreprise décerné par le ministère de la Promotion féminine, la Banque Hapoalim à Luxembourg, - au personnel majoritairement féminin, également dans l'encadrement -, a enchaîné coup sur coup les actions positives pour promouvoir l'égalité des chances au féminin dans l'établissement. Avec des résultats très encourageants qui ont d'ailleurs beaucoup inspiré d'autres établissements financiers de la place luxembourgeoise. La promotrice de ces initiatives s'appelle Rita Knott, sous-directrice, membre du comité de direction de la banque et responsable des ressources humaines . En 2002/2003, l'établissement a engagé un projet baptisé Total E-Quality Management visant à intégrer l'aspect du genre pour améliorer les services internes et externes de la banque. Un projet qui devrait démontrer, qu'au-delà de l'aspect éthique, la prise en compte de critères intégrant l'égalité des chances hommes/ femmes peut déboucher sur des performances financières élevées. «En tant que Banque Hapoalim Luxembourg, nous voulons contribuer à réaliser la vision du Groupe Hapoalim qui est de se maintenir comme chef de file et point de référence du système bancaire israélien,» souligne Rita Knott. Déclinés au Grand-Duché, les objectifs  pour les cinq prochaines années devraient permettre à l'établissement, en quête «d'excellence opérationnelle», d'augmenter considérablement le volume de son portefeuille d'avoirs et d'améliorer par la même occasion la rentabilité de la banque. Des chercheurs américains ont prouvé qu'une corrélation existe entre la diversité dans les instances dirigeantes et la performance. La Banque Hapoalim Luxembourg devrait pouvoir bientôt traduire cette équation dans les faits, ce qui serait une première au Grand-Duché. Aux États-Unis, une étude qui a porté sur des entreprises du S[&]P 500 (les 500 plus grandes) comportant un nombre différent de dirigeants femmes et/ou appartenant à des minorités ethniques, a d'ailleurs révélé que les sociétés qui comptaient le plus de dirigeants femmes et/ou de minorités avaient une performance financière de 21 pour cent supérieure à celle qui n'en comptaient pas du tout. À titre personnel, Rita Knott est intéressée à développer des projets de mentoring1 pour des femmes cadres afin de leur permettre de développer leurs compétences au mieux de leur potentiel. «Puisque je poursuis actuellement des études de coaching à l'Université de Sciences appliquées à Francfort, explique-t-elle, je souhaite faire profiter d'autres femmes de l'outil que repré-sente le mentoring pour leur faciliter l'accès à une position de dirigeante.» Lauréate du prix féminin en 2003, la Dexia BIL va initier pour sa part dès le mois de septembre un projet pilote de mentoring pour jeunes à haut potentiel. Par ailleurs, dans le cadre d'un Livre blanc que la banque rédige actuellement pour Pierre Richard, le patron de Dexia, sur la place des femmes dans le groupe, un des projets proposés est un mentoring entre femmes cadres et jeunes femmes à haut potentiel.

 

Véronique Poujol
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