Ville de Luxembourg

La même chose, en plus transparent

d'Lëtzebuerger Land vom 11.11.2011

« Bien sûr que nous allons nous en occuper, madame. Merci de m’avoir averti ! » Pour Xavier Bettel (DP), le futur maire de la Ville de Luxembourg, il n’y a pas d’heure pour répondre aux soucis de ses administrés, c’est la recette de son succès. Là, la dame à l’autre bout du fil était une habitante du Cents qui se plaignait que des sangliers avaient dévasté son jardin. C’était mercredi matin, dix minutes avant la conférence de presse de présentation de l’accord de coalition entre le DP et les Verts, deuxième du genre. Après Helminger-Bausch, voici Bettel-Bausch et c’est reparti pour un tour, le vent du changement qui avait soufflé en 2005 en moins. « Il n’y a pas de doute, cette majorité a été confirmée, le rapport de force est resté le même, » explique le futur maire, oubliant au passage de rappeler que le DP a perdu un siège le 9 octobre à dix libéraux et cinq verts. Mais au conseil échevinal, le rapport reste identique, quatre personnes pour les libéraux et deux pour les Verts ; deux hommes et quatre femmes en tout.

Même si donc le nouveau et très dynamique maire veut imprimer son sceau au Knuedler – annonçant notamment une plus grande transparence dans le processus démo[-]cratique pour plus de participation des citoyens, avec la retransmission en direct des séances du conseil et la publication des rapports de réunion et de tous les documents internes qui ne soient pas « sensibles » ou encore l’introduction d’un véritable « tracking », qui permette à chacun de savoir exactement où en sont ses dossiers, par exemple les demandes d’autorisation de bâtir, qui les traite et quand il peut s’attendre à une réponse –, l’équipe dirigeante de la Ville a déjà l’air un peu défraîchie. Seule Colette Mart, qui siège au conseil communal depuis 1999, sera nouvelle à une fonction d’échevine, profitant du départ à la retraite de Paul Helminger et du désistement de la prochaine élue, Claudine Als (qui préfère rester docteure). Elle reprend des mains de Viviane Loschetter (Gréng) l’égalité des chances et surtout l’éducation, avec tout ce qui concerne les écoles, les crèches, les foyers et cantines ainsi que les activités péri- et parascolaires.

En échange, Viviane Loschetter hérite de l’action sociale de Xavier Bettel, qui soulignait lourdement mercredi qu’il avait été le premier à ce poste. Même si la version officielle dit que les vingt pages de l’accord de coalition ont été négociées dans une excellente entente avant que ne soient attribuées les responsabilités et que l’intéressée elle-même estimait avoir fait le tour de l’éducation, on pourrait également y lire une volonté des Verts à reconquérir quelques électeurs sur leur gauche. Ceux qui leur reprochent d’avoir abandonné leurs engagements sociaux des débuts en devenant la version écolo des libéraux. À côté de ses responsabilités dans le domaine de la jeunesse, des personnes âgées et de l’environnement, Viviane Loschetter aura donc à coordonner toute la politique sociale, y compris le volet du logement, qui sera une des grandes priorités d’ici 2017 : la majorité compte accélérer les procédures et mettre en place quelques grands projets de construction de logements abordables, essentiellement pour les jeunes familles des classes moyennes, à l’image de la Sauerwiss. Des terrains communaux pourraient être disponibles à Merl et à Gasperich.

Pour le reste, le mot d’ordre de cette coalition est la continuité, les verbes qui reviennent le plus souvent dans le texte sont « continuer », « maintenir », « poursuivre » et « améliorer ». Xavier Bettel en tout cas ne laisse pas de doute à son enthousiasme pour son poste et souligna à nouveau mercredi qu’il comptait bien le garder jusqu’à la fin du mandat ; qu’il n’était donc pas disponible pour une éventuelle participation au gouvernement en 2014 – si les libéraux remportaient les prochaines législatives.

josée hansen
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