Fischer

En mode franchise

d'Lëtzebuerger Land vom 16.03.2018

Les Muller dominent le marché luxembourgeois des boulangeries. Des matières premières à la vente, en passant par la production, la famille a réussi l’intégration verticale : les Moulins de Kleinbettingen livrent la farine à Panelux, dont un quart de la production est écoulé via les filiales Fischer. (Le reste part en surgelé à l’exportation.) À Edmond Muller et à son fils Jean le moulin, à son petit-cousin Patrick la fabrique, et à sa fille Carole les points de vente. Le maillage du pays est étroit, voire étouffant. Au Luxembourg, la moitié des boulangeries opèrent sous l’enseigne Fischer, soit une soixantaine de magasins. Mais Fischer semble avoir atteint le point de satiété, du moins sur le territoire grand-ducal. « Depuis 2010, le nombre total de magasins varie peu », dit ainsi Carole Muller, administratrice déléguée de Fischer.

Le groupe avait tenté une incursion en Allemagne. Entre Bitbourg et Trèves, il entretenait à un moment une douzaine de points de vente. Tous ont depuis mis la clef sous la porte. « Notre palette de produits est plus orientée vers le goût français », estime Carole Muller. La chaîne boulangère se tourne donc vers l’Ouest. Elle a opté pour le modèle de la franchise : Fischer fournissant nom, marketing et produits ; le gérant sur place reversant cinq pour cent de son chiffre d’affaires comme royalties et « redevance communication » à la centrale luxembourgeoise. (Il devra également investir jusqu’à un demi-million d’euros pour aménager le local, plus une redevance initiale de 40 000 euros.)

D’ici fin mai, Fischer fera exploiter cinq points de vente en mode franchise : deux à Reims, deux aux alentours de Thionville et un à l’entrée de Nancy. (La plupart des ces boulangeries sont situées dans des zones industrielles assez tristes.) Carole Muller dit avoir reçu plus de 300 demandes de franchisés potentiels, dont une grande partie serait basée en région parisienne ou dans le Sud-Ouest. Or, comme zone de chalandise, Fischer a tracé un demi-cercle allant de Strasbourg à Reims. Puisque les produits sont livrés tous les deux jours en semi-frais cru (donc non-congelés), la distance de la fabrique à Roodt-Syre ne devrait pas dépasser 300 kilomètres.

Bernard Thomas
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