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éditorial

« Bon voisinage »

Bernard Thomas

Cinq éoliennes luxembourgeoises pourraient, dans un avenir relativement proche, se dresser face aux quatre tours de refroidissement français. Autour de Burmerange (commune de Schengen), un parc d’éoliennes est actuellement à l’étude. Deux parmi elles sont prévues pile poil sur la frontière. Leur hauteur serait « proche de celle de la Tour Eiffel », c’est-à-dire « disproportionnée au regard du territoire », se plaint le maire de Beyren-lès-Sierck, Philippe Gaillot. Ce retraité, qui a travaillé comme comptable au Luxembourg, en appelle aux « relations de bon voisinage frontalières ». Les éoliennes menaceraient la perdrix grise, les sites touristiques et la « valorisation immobilière ». Certaines maisons risqueraient de se déprécier « d’au moins vingt pour cent ». Elles se trouvent incidemment à un quart d’heure de voiture d’une gigantesque et vieillissante centrale nucléaire. Mais les tours de refroidissement ne gênent guère les édiles lorrains. Elles ont intégré le paysage, au point de figurer sur le logo officiel de la Communauté des communes de Cattenom et environs (CCCE), à laquelle appartient Beyren-lès-Sierck.

En 1986, alors qu’il était lycéen à Echternach, Frank Muller était de toutes les manifestations contre la centrale de Cattenom. Quarante ans plus tard, il se retrouve en charge du projet de Burmerange. Il se dit conscient de la charge symbolique : « Nous démontrons vis-à-vis de Cattenom que nous savons produire notre propre énergie ». Il est convaincu que sans l’extension des renouvelables, « la centrale aurait été agrandie depuis longtemps déjà ». Le projet à Burmerange, qui n’en est qu’aux premières phases de la procédure, établirait de nouveaux records : Les éoliennes devraient culminer à 256 mètres de hauteur et alimenter 15 500 ménages en électricité. Le ton de la brochure de présentation se veut pourtant rassurant : « Nos paysages évoluent au fil du temps en fonction des besoins de la société. Le paysage n’est pas un patrimoine constant, mais un patrimoine dynamique. »

Philippe Gaillot se dit « en soi » favorable aux renouvelables… juste pas à 1,2 kilomètres des premières maisons de sa commune. (En France, la distance réglementaire est de 500 mètres ; elle varie entre 700 et 800 mètres au Luxembourg.) Dans les deux bourgs ruraux qui composent Beyren-lès-Sierck (moins de 600 habitants), une cinquantaine de pavillons viennent d’être construits, dont la plupart ont été achetés par des frontaliers et des ex-résidents luxembourgeois. Le maire s’indigne qu’aucun « retour financier » n’ait jusqu’ici été proposé à sa commune par les promoteurs des éoliennes. (Ceux-ci tentent généralement d’associer les communes riveraines à leurs projets en en faisant des actionnaires.) Frank Muller promet d’« étudier la question ». Il assure que les emplacements seraient situés le plus loin possible des localités tant luxembourgeoises que lorraines. Mais Philippe Gaillot reste sceptique. Il a adressé une lettre au préfet de la Moselle pour demander s’il existe « une distance minimale concernant l’emplacement d’une éolienne à la frontière ».

Entre 1979 et 1991, la France avait planté une des centrales les plus puissantes d’Europe aux portes du Grand-Duché. L’Autorité de sûreté nucléaire vient de donner son accord de principe pour la prolonger de dix ans, alors que le premier réacteur atteindra en 2026 sa limite d’âge, initialement fixée à quarante ans. La perception de la filière nucléaire change selon le côté de la frontière où on se place. De menace pour la « pérennité de la nation » on passe à « employeur de premier plan ». Le Luxembourg refuse catégoriquement de verser des rétrocessions fiscales aux régions qu’il métropolise. EDF reste donc un contribuable vital pour les communes environnantes (dont Beyren-lès-Sierck). En janvier 2023, le directeur de la centrale se targuait ainsi d’avoir versé « près de 80 millions d’euros de taxes au profit du territoire ». Le président de la CCCE, Michel Paquet, le rappelait en 2022 au Land : « Si nous n’avions pas la centrale, comment financerions-nous les crèches pour les enfants des frontaliers qui viennent travailler au Luxembourg ? Le périscolaire et les places de crèches, je vous assure que c’est important pour des gens qui partent à sept heures du matin et reviennent à sept heures du soir. »

Landkonscht

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