Ticker du 21 mai 2021

d'Lëtzebuerger Land vom 21.05.2021

Neuer Kollektivvertrag im Reinigungswesen

Nach zähen Verhandlungen konnten die Sozialpartner sich Anfang Mai auf eine Verlängerung des sektoriellen Kollektivvertrags im Reinigungswesen einigen. Das Abkommen war Ende 2019 ausgelaufen, lange Zeit hatten die Verhandlungen in einer Sackgasse gesteckt (d’Land vom 5. März 2021). Vor zwei Monaten hatten die Gewerkschaften OGBL und LCGB noch eine Protestaktion vor der Handwerkskammer abgehalten. Am 5. Mai konnten sie mit dem Verband der Reinigungsunternehmen eine Übereinkunft finden. In dem neuen Abkommen wird der Stundenlohn um 0,5 Prozent angehoben, ab der nächsten Lohnindexierung oder spätestens am 1. März 2022. Am 1. Januar 2024 wird dann eine weitere Erhöhung von 0,5 Prozent fällig. Ferner konnten die Gewerkschaften einen zusätzlichen Urlaubstag nach 16 Dienstjahren und einen weiteren nach 26 Dienstjahren erkämpfen. Von einer deutlichen Aufwertung des Kollektivvertrags, wie sie der OGBL gefordert hatte, kann aber noch nicht die Rede sein. Am 1. Mai 2023 gehen die Verhandlungen in die nächste Runde. 11 220 Gebäudereiniger/innen werden von dem sektoriellen Abkommen
abgedeckt, das nun drei Jahre Gültigkeit hat. ll

Paradoxe Liberty Steel

Le calvaire des salariés de Liberty Steel Dudelange s’éternise, deux mois et demi après l’effondrement de Greensill Capital, le créancier du groupe, accusé aujourd’hui d’escroquerie et de blanchiment. Désormais, la grande majorité (les deux-tiers selon les syndicats) des 220 ouvriers du site de Dudelange touchent le chômage partiel. L’entreprise est donc accrochée au baxter de l’État luxembourgeois, une perfusion qui garantit le paiement des salaires. La situation est d’autant plus frustrante que le secteur sidérurgique connait actuellement un boom de reprise post-confinement, une conjoncture très favorable qui passe à côté de Dudelange. « Le marché tire vraiment, vraiment », dit Robert Fornieri secrétaire général du LCGB, majoritaire sur le site de Dudelange. « C’est un paradoxe qui est très douloureux. On pourrait faire de la marge, donner une santé financière à Dudelange pour l’avenir... » Mais faute de liquidités, le site ne peut s’approvisionner en matériel. Grâce à des « formules de dépannage à très très court terme », l’usine continue à tourner, mais au ralenti : entre 25 et cinquante pour cent des capacités de production usuelles, selon Fornieri. Pendant ce temps, le ministère de l’Économie cherche une voie de sortie. Différents scénarios sont envisagés, dont celui d’un portage provisoire par la SNCI, qui est clairement l’option préférentielle du LCGB et de l’OGBL. Le site de Liège, avec lequel Dudelange fonctionne en binôme, vient de demander une réorganisation judiciaire devant le tribunal. Une procédure qui devrait mettre l’usine wallonne à l’abri des créanciers. Du moins pour quelques mois. bt

« Leit ‘evakuéiert’ »

Nouveau set dans le match de ping-pong qui oppose la droite libérale de la capitale (Lydie Polfer et Laurent Mosar) à la gauche libérale gouvernementale (Henri Kox, Taina Bofferding et Sam Tanson) autour des patrouilles privées dans les quartiers, présentés comme « sensibles », de la Gare et de Bonnevoie. Dans une réponse à une question parlementaire posée par le Pirate Marc Goergen, la ministre de la Justice ne mâche pas ses mots. Après avoir analysée une flopée de « rapports d’intervention » pondus quotidiennement par la société de gardiennage qui patrouille à Differdange ainsi qu’à Luxembourg-Ville (elle n’est pas nommée, mais il s’agit de GDL Security), le ministère arrive à la conclusion que les agents de sécurité ont exercé des activités qui ne sont pas couvertes par l’agrément du ministère de la Justice (dont les sociétés ont besoin pour pouvoir exercer). Les vigiles auraient ainsi « évacué » (un terme mis entre guillemets dans la réponse ministérielle) des personnes de terrains privés et publics. Cela semble impliquer que des agents privés auraient mis en pratique le « Platzverweis » (expulsion immédiate) qui est souhaité par Lydie Polfer et Laurent Mosar mais n’est pas prévu par la loi. La ministre de la Justice, Sam Tanson (Déi Gréng), dit avoir adressé un « rappel à la loi » à la firme de gardiennage, l’avertissant que si de telles agissements venaient à se répéter, elle envisagerait de lancer une « procédure de révocation de l’agrément ». Une menace qui vient quelque peu sur le tard. Car depuis le 15 mai (et a priori jusqu’en novembre), GDL Security a été remplacée par G4S dans les prétendues mean streets de la capitale. Sam Tanson promet de « suivre de très près le dossier », et conclut : « Op alle Fall ass et esou dass d’ëffentlech Sécherheet net privatiséiert duerf ginn ». bt

François Pauly, le fil d’Ariane

La baronne Ariane de Rothschild, présidente du groupe Edmond de Rothschild, nomme François Pauly, 56 ans, à la direction générale de la prestigieuse banque privée suisse. L’homme d’affaires luxembourgeois, président et actionnaire de la Compagnie financière La Luxembourgeoise et ancien directeur et président de la Bil (photo : pg), assumera à partir du 4 juin (date de l’assemblée générale) les fonctions de CEO d’un établissement en pleine restructuration, orphelin de Benjamin de Rothschild, héritier d’Edmond et époux d’Ariane, décédé en janvier. La dirigeante du groupe financier familial depuis 2015 a choisi un homme d’expérience (une carrière commencée en 1987 à la Bil puis à la tête de Sal. Oppenheim et retour en 2011 route d’Esch en tant que chef), mais aussi de confiance pour diriger la partie bancaire, le vaisseau amiral. « J’ai souhaité faire appel à François Pauly pour succéder à Vincent Taupin (départ à la retraite, ndlr) car, au-delà de son talent et de son expérience professionnelle remarquables, il bénéficie d’une connaissance fine du groupe, de sa stratégie et de ses enjeux futurs », a fait valoir la baronne dans un communiqué diffusé mardi après la parution d’entretiens dans la Neue Zürcher Zeitung et Les Échos.

Le lien de confiance précède 2016 et la nomination de François Pauly au conseil d’administration de la filiale luxembourgeoise Edmond de Rothschild (Europe), laquelle emploie 450 personnes au Luxembourg (le groupe compte 2 500 employés à l’international). Les familles ont des investissements communs, notamment depuis le début des années 2000 dans la société de participations Cobepa, avec les héritiers d’Interbrew (devenue AB/Inbev)… une famille belge dont les Hentgen-Pauly sont par leur passé de brasseurs (Brasserie de Clausen intégrée à la Brasserie de Luxembourg rachetée par AB/Inbev en 2002). Des holdings du groupe Rothschild et des structures d’investissement en private equity logent chez Lalux à Leudelange.

Contacté par le Land, François Pauly limite ses commentaires à ses choix de carrière et indique se consacrer à Edmond de Rothschild et à la Compagnie financière la Luxembourgeoise. Le banquier se retire de Luxaviation et du Groupe Saint-Paul (éditeur du Wort). Il demeure par contre administrateur du groupe IWG (Regus), basé en Suisse, jusqu’à la fin de son mandat en 2023. À notre connaissance, François Pauly devient le premier Luxembourgeois à accéder à la direction d’une banque étrangère d’importance significative (et en l’espèce originaire d’une place concurrente du Luxembourg). « Ariane a toujours essayé de ne pas faire d’Edmond de Rothschild un groupe trop suisse piloté par de vieux administrateurs suisses qui lui expliquent ce qu’elle doit faire », témoigne un ancien dirigeant. pso

Too big to handle

L’entreprise Post a livré mardi des résultats financiers en demi-teinte, avec un chiffre d’affaires en toute légère progression (0,3 pour cent) à 864 millions d’euros, un résultat opérationnel en baisse de seize pour cent à 153 millions et un bénéfice en recul de cinq pour cent à 36 millions. Les investissements ont eux augmenté de 17 pour cent à 138 millions d’euros. La ligne télécommunications demeure la vache à lait de l’entreprise avec une contribution de soixante pour cent au chiffre d’affaires à 480 millions d’euros, en hausse de 3,4 pour cent.

Le métier postal (191 millions d’euros de chiffre d’affaires) rencontre des difficultés structurelles avec la chute perpétuelle de l’envoi de lettres. Leur volume est passé de 126 millions d’unités en 2019 à 116 en 2020 (147 en 2015) alors que six millions sont liés à la correspondance Covid-19 de l’État. « Sans cela, le volume de lettres aurait reculé de treize pour cent », a souligné Claude Strasser, le directeur général pendant la conférence de presse rue de Reims. La direction de l’entreprise publique se satisfait néanmoins de sa diversification qui lui permet de compenser le manque-à-gagner du plus faible recours aux lettres. La livraison de colis en provenance d’Asie à destination de l’Europe est passée à quatorze millions d’unités, contre treize en 2019 (+7,5 pour cent à 44 millions d’euros de recettes). Celle des colis, principalement commandés via Amazon, a explosé de 47,5 pour cent avec l’effet pandémie. Ces quelque 6,1 millions de colis (soit quasiment dix colis par habitants sur un an) ont rapporté 20,5 millions d’euros à Post. La direction entend davantage monétiser la livraison de colis. La hausse significative des volumes a poussé Post à demander une renégociation du contrat avec le géant de Seattle. Il a été renouvelé pour une durée de trois ans « en tenant mieux compte des intérêts réciproques des deux parties », explique Claude Strasser au Land. L’entreprise souhaite par ailleurs développer l’expertise engrangée avec la prestation logistique du site corona.letzshop.lu pendant le confinement, pour stocker et préparer les commandes de la plateforme. Post travaille ainsi à un service B to C destiné à l’acheminement de produits achetés auprès d’entreprises locales actives dans l’e-commerce.

Le métier de la finance n’a généré que 24 millions d’euros de chiffre d’affaires et pose des problèmes de rentabilité à Post dans un environnement de taux négatifs. En 2020, avec le phénomène d’épargne forcée, les dépôts ont coûté 5,5 millions d’euros à l’entreprise… qui envisage de faire payer les plus gros déposants. pso

Pierre Sorlut, Bernard Thomas
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