Blog du 24 octobre 2025

d'Lëtzebuerger Land du 24.10.2025

Premier ministre (CSV), dément avoir refusé de soutenir la nomination de Nicolas Schmit (LSAP) à la présidence du Comité Local Employment and Economic Development (LEED) de l’OCDE. Le socialiste disait avoir été contacté de manière informelle par l’organisation parisienne « avant l’été » et que celle-ci l’avait finalement informé en octobre que le gouvernement du Luxembourg s’était opposé à cette nomination (d’Land, 17.10.2025). Cette semaine, le ministère d’État balaie d’un revers de main, en réponse à une question parlementaire posée par Franz Fayot (LSAP) : « Aucune procédure officielle (sic) n’a été lancée en vue de trouver un remplacement à l’actuelle présidence (du comité LEED). La question d’un éventuel soutien à la candidature d’un ressortissant luxembourgeois ne se pose dès lors pas. » pso

Sarkoboy

Mardi dernier, sur Facebook, le politologue français Philippe Poirier, titulaire de la chaire de recherche en études parlementaires à l’Uni.lu (financée par la Chambre des députés), n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « L’incarcération aujourd’hui du Président Nicolas Sarkozy constitue une atteinte profonde à la République », écrit-il le jour où le mari de Carla Bruni a découvert la prison de la Santé. Il en appelle à François Mitterrand, qu’il cite : « Méfiez-vous des juges. Ils ont tué la Monarchie. Ils tueront la République. » Est-ce le moment de préciser que Poirier était au Luxembourg le délégué de l’UMP (le parti de Sarkozy) jusqu’en 2014 ? Condamné pour association de malfaiteurs, Sarkozy a profité du régime de Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Poirier remet en cause l’application de l’exécution provisoire, qui l’a mis sous les verrous avant que l’appel ne soit jugé. Ce que les juges ont justifié par la gravité de l’objet de la condamnation. Alex Bodry lui a répondu qu’ « il est dangereux de faire un amalgame entre cet élément et le reste du dossier d’autant plus que c’est un enseignant qui effectue une telle présentation erronée. » EN

Crise des vocations

Le Commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen (CSV) donne de sa personne. Il ne cesse d’arpenter l’Europe pour convaincre les agriculteurs que son plan pour la future Politique agricole commune (PAC) est bon, bien qu’amputé de 87 millions d’euros par rapport à la période précédente. Lundi, il était à la Chambre des députés, argumentant tant qu’il pouvait, sans langue de bois, mais sans persuader toute l’assemblée non plus. La simplification était l’un des thèmes principaux. Elle est l’un des sujets préférés des agriculteurs luxembourgeois, Hansen avançait sur du velours. La question du Mercosur est beaucoup plus délicate. Les agriculteurs locaux n’en veulent pas, qu’importe si Hansen prophétise de nouveaux débouchés pour les alcools (vins et spiritueux) ou les produits laitiers, qui concernent le pays. Mais la grande mission du cousin de Martine Hansen (la ministre de l’Agriculture CSV) est de promouvoir le renouvellement des générations. À l’échelle continentale, la situation devient critique : plus d’un tiers des fermiers ont plus de 65 ans quand douze pour cent a moins de quarante ans (19 pour cent au Grand-Duché). Il regrette le manque de considération populaire pour la profession (sauf en Autriche), qui, selon lui, brise des vocations. Mais avec un budget en forte baisse, aura-t-il les moyens de ses ambitions ? Politico rapporte l’inquiétude de Peter Meedendorp, président du Conseil européen des jeunes agriculteurs : « Nous avons un Commissaire qui se présente comme celui des jeunes agriculteurs, mais qui propose en même temps une PAC sans aucune allocation qui leur soit dédiée. » De fait, Hansen incite les États à prendre en charge ce volet à hauteur de six pour cent de leur contribution à leurs budgets PAC. EN

Modus operandi

Ein ehemaliger Sozialarbeiter des Office social in Sassenheim wurde vergangene Woche in erster Instanz zu sieben Jahre Haft verurteilt, davon fünf auf Bewährung. Im Juni hatten neun Frauen, allesamt seine ehemaligen Klientinnen, gegen ihn ausgesagt und ihm sexuelle Belästigung, sexuelle Übergriffe und in einem Fall eine Vergewaltigung vorgeworfen. Das 80-seitige Urteil detailliert die Aussagen der Frauen während den meist unangekündigten Hausbesuchen und den Modus operandi des Angeklagten. „Wo ist mein Kaffee?“, soll er in einem Fall gerufen haben, bevor er auf dem Sofa Platz nahm und das Opfer zu sexuellen Gefälligkeiten zwang. Einer Frau habe er im Büro gedroht: „Ech hunn dech am Ae an ech héieren dech.“ Er habe seine Machtposition missbraucht, um Frauen in prekären Verhältnissen auszunutzen, heißt es im Urteil. Mehrmals hat er ihnen vermittelt, ihre Sozialhilfen zu streichen, sollten sie seiner sexuellen Befriedigung nicht nachkommen. Auch erwähnte er seine gute Freundschaft zum damaligen LSAP-Bürgermeister Georges Engel, um die Frauen unter Druck zu setzen. Der Psychiater erklärte vor Gericht, keine Sexsucht oder sonstige medizinische sexuelle Störung beim Angeklagten feststellen zu können. Dieser wiederum erklärte: „Et war och fir si schéin.“ Der Angeklagte hat bis Ende November Zeit, um in Berufung zu gehen. Bis zum rechtskräftigen Urteil gilt die Unschuldsvermutung. sp

Tigre de papier

La directive visant les « procédures-baillons » (mieux connue sous son acronyme Slapp, pour « Strategic Lawsuits Against Public Participation ») risquera de rester un tigre de papier. Du moins si la ministre de la Justice, Elisabeth Margue (CSV), respecte la vieille recette luxembourgeoise du « toute la directive et rien que la directive ». Tel était grosso modo la conclusion ce mardi soir, à l’issue de la conférence donnée par Séverine Menétrey, professeure en droit judicaire à l’UMONS-ULB (d’Land de la semaine dernière). Les juristes présents estimaient la directive trop restrictive. Car pour être qualifiée de « procédure-bâillon », celle-ci doit avoir « pour principale finalité d’empêcher, de restreindre ou de pénaliser le débat public ». C’est le terme de « finalité » qui pose problème. L’avocat Patrick Kinsch a rappelé que « les juges au civil refusent généralement, lorsqu’est allégué un abus dans les procédures, de sonder les reins et les cœurs des parties, c’est-à-dire d’en apprécier les intentions ». (Il faudrait dès lors remplacer « finalité » par « effet », ont estimé certains participants à la conférence.) Une autre limite est que la directive ne s’applique (pour des raisons de compétence de l’UE) qu’aux SLAPPs qui ont des aspects transfrontières. Un homme d’affaires luxembourgeois assignant devant un tribunal luxembourgeois un média luxembourgeois, ne tombera donc pas sous la directive. Restera à voir la transposition que la ministre Margue en fera. Le délai court jusqu’à mai 2026. bt

Vive les privilèges !

« Je trouve que nous ne pouvons appliquer partout le principe de l’égalité. Un pays comme le Luxembourg doit créer les conditions pour être attractif », déclarait (dans des termes étonnamment crus) un certain Luc Frieden en juillet 2013 depuis la tribune parlementaire. Les députés le suivront, adoptant ce jour-là (à la quasi-unamité) un nouveau privilège fiscal : le carried interest. Or cette carotte fiscale s’est révélée peu efficace pour attirer les managers de hedge funds et de private equity. Douze ans plus tard, Luc Frieden revient à la charge. Les mots d’ordre n’ont pas changé : Le Luxembourg doit grimper la « chaîne de valeur », passer du « middle et back office » (services juridiques et administratifs) au « front office », c’est-à-dire monter dans la cour des grands, celle des « décideurs ». Déposé en pleines vacances d’été, un projet de loi propose d’« étendre le bénéfice » du carried interest, ce mécanisme d’« intéressement aux surperfomances » aux personnes physiques qui sont « au service du gestionnaire » d’un fonds alternatif, voire qui siègent au CA de celui-ci. Adopté ce mardi, l’avis du Conseil d’État ne remet pas en question le principe, mais s’inquiète des dérives potentielles, s’interrogeant notamment sur cette « terminologie trop large et imprécise qui est source d’insécurité juridique ». Les Sages posent une opposition formelle. bt

Bernard Thomas, Erwan Nonet
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