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Édito

The death clock

Pierre Sorlut

3231… Le début du compte à rebours vers un réveil collectif ? On peut rêver. Il s’agit plus prosaïquement du numéro de la pétition demandant à ce que le Luxembourg prononce des sanctions contre Israël pour sa politique menée en Palestine. Le texte vise à faire pression sur le gouvernement de Benyamin Netanyahu « afin qu’il se conforme au droit international », notamment face au drame humanitaire dans la bande de Gaza. Ce drame a repris de la vigueur cette semaine. À l’aube mardi, l’armée du gouvernement extrémiste israélien a brisé le cessez-le-feu et le sommeil des survivants des quinze premiers mois de bombardements pour envoyer sur des lits de morgue des dizaines d’enfants en pyjama. Pour maintenir sa coalition sur pieds, Netanyahu a tué mille Gazaouis en 48 heures et l’on approche le seuil des 50 000 morts depuis le 7 octobre 2023. Et le pire est à attendre pour les deux millions d’habitants entassés dans un champ de ruines. Le ministre de la Défense Israël Katz, ancien interlocuteur de Xavier Bettel, promet mercredi « la destruction totale » de la bande de Gaza si les otages israéliens ne sont pas libérés immédiatement. Il y a donc urgence à agir contre Netanyahu et sa clique.

Mais 3231, c’est aussi le numéro qui symbolise les atermoiements des démocraties européennes, dont l’horizon de conscience semble s’arrêter au Dniepr. La pétition a recueilli le nombre de signatures ad hoc pour que soit publiquement débattu à la Chambre le sujet des sanctions économiques contre Israël. De telles mesures enverraient clairement un message de désapprobation et compliqueraient (éventuellement) le financement des bombes meurtrières. C’est la voie naturellement choisie contre Poutine et ses sbires. Et même, cette semaine, contre les miliciens rwandais. Mais ce n’est pas si simple. Après l’ouverture aux signatures de la pétition fin janvier, des associations ont utilisé le logo de la Chambre des députés sur des flyers encourageant à signer la pétition 3231. En février, la conférence des présidents a estimé qu’il n’y avait pas de base légale pour invalider la pétition suite à cette utilisation abusive. Mercredi 12 mars, la Commission des pétitions a remis en cause cette décision et, outrepassant son pouvoir, « a décidé à la majorité des membres présents qu’elle ne pouvait pas en toute légitimité (sic) procéder à la validation des signatures récoltées par la pétition publique ». Le lendemain, en conférence des présidents, le patron du Parlement Claude Wiseler (CSV), a tranché résolument pour que le débat se tienne. « Je veille à ce que les droits soient respectés », explique-t-il au Land, déterminé. « Dans le cas contraire, la pétitionnaire aurait déposé un recours en justice et aurait obtenu gain de cause », fait encore valoir Meris Sehovic (Déi Gréng), le seul qui s’est opposé en commission des pétitions. Nancy Kemp-Arendt (CSV et ancienne présidente de ladite commission) s’est abstenue.

Des accusations de zèle de ses membres ont circulé ces derniers jours. Elles sont renforcées par de précédents événements. En août 2024, la commission des pétitions s’est opposée à ce que la pétitionnaire, Dalia Khader, parle de « crimes de guerre » commis par Israël dans la description de l’initiative, « des allégations » qu’aucune juridiction internationale n’aurait confirmé. Or, Netanyahu et l’un de ses anciens ministres étaient alors déjà visé par le procureur de la CPI pour de tels crimes, à l’instar du président russe, Vladimir Poutine. En 2022, la pétition 2344 qualifiant de « systématique » la commission de crimes contre l’humanité par la Russie en Ukraine n’a eu aucun mal à passer. Sous la présidence de Francine Closener à la commission des pétitions, deux nouvelles pétitions (3015, 3123) qualifient la Russie d’État terroriste. L’impression de deux poids deux mesures demeure ainsi. Elle ne s’évaporera que par des prises de position à la hauteur des enjeux. On attend. Mais le temps presse, hélas.

Landkonscht

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