Ticker du 8 juillet 2022

d'Lëtzebuerger Land vom 08.07.2022

Descente aux enfers

En 1950, le Dudelangeois Camille Libar menait les Girondins de Bordeaux au titre de champion de la première division de football en France (photo: Sud-Ouest). Le club de la préfecture girondine avait accédé à l’élite française du ballon rond cette même année et l’attaquant luxembourgeois avait été l’un des artisans de cette montée historique. 72 ans plus tard, un autre Luxembourgeois accompagne l’emblématique club de football, six fois champion de France, dans un autre moment historique : cette fois une descente aux enfers. Propriétaire et président des Girondins de Bordeaux depuis l’été 2021 (dans ce qu’il aime à qualifier de « sauvetage »), Gerard Lopez s’est vu confirmer cette semaine par la Commission d’appel de la Fédération française de football la relégation en National 1 (troisième division) prononcée quelques semaines plus tôt par la DNCG. La Direction Nationale du Contrôle de Gestion, le gendarme financier du foot français, et la commission d’appel de la Fédération n’ont pas été convaincues par le plan de financement proposé par l’homme d’affaires luxembourgeois, malgré son engagement à mettre dix millions d’euros de sa poche ou de libérer une ligne de crédit des créanciers (deux fonds américains) pour contrebalancer l’endettement massif du club et son déficit. « Par cette décision, la Commission d’appel de la FFF met en péril la survie du club », a réagi celui-ci par voie de communiqué. Sans les sous promis au club qui devait descendre en deuxième division après une saison calamiteuse sur le plan sportif, c’est un avenir tout autant déplorable qui est promis aux Girondins de Bordeaux : la liquidation judiciaire. Gerard Lopez a répété cette semaine qu’il allait engager des recours devant les instances à même d’invalider la décision de la FFF (Comité national olympique et sportif français et/ou juridictions administratives). Ce jeudi au cours d’une conférence de presse à laquelle il s’est présenté dans un survêtement marine et blanc, couleurs des Girondins, Gerard Lopez a notamment souligné la casse sociale qu’impliquerait la confirmation de la relégation en National, qu’il ne comprend pas, et la liquidation consécutive. 300 personnes travaillent dans le club. pso

Fisch statt Fleisch

Die jährliche Inflationsrate hat sich im Juni von 6,8 auf 7,4 Prozent erhöht. Das teilte das Statec in dieser Woche mit. Schuld an der Steigerung seien vor allem die Erdölerzeugnisse. Diesel ist im Vergleich zum Vormonat um 8,1 Prozent, Benzin um 11,1 Prozent und Heizöl um 5,8 Prozent teurer geworden. Im Vergleich zum Juni 2021 sind die Preise für Erdölprodukte um 56,3 Prozent gestiegen. Auch bei manchen Lebensmitteln beobachtet das Statec im Juni eine erneute Preiserhöhung im Vergleich zum Vormonat: Für Hähnchen (3,7 Prozent), Rind- und Kalbfleisch (1,6 Prozent), Obst (2,8 Prozent) und Brot (2,6 Prozent) müssen Verbraucher/innen mehr zahlen als noch im Mai. Preisrückgänge sind hingegen bei frischem Fisch (-2,7 Prozent), Fertiggerichten (-1,1 Prozent) und Schokolade (-0,8 Prozent) zu verzeichnen. Insgesamt sind die Lebensmittel im Indexwarenkorb jedoch sieben Prozent teurer als noch vor einem Jahr. Gestiegen sind auch die Preise für Pauschalreisen (um 10,1 Prozent innerhalb eines Monats) und für Flugtickets, die im Juni 2021 noch fast um ein Drittel billiger waren. Die automatische Lohnanpassung, die aufgrund der hohen Inflation im Juni hätte erfolgen sollen, wurde bekanntlich im Rahmen des Tripartite-Abkommens im März ausgesetzt und auf den 1. April 2023 verschoben. Als Ausgleich haben Regierung und Sozialpartner einen Energiesteuerkredit beschlossen, der insbesondere Haushalten mit niedrigen Einkommen zugute kommen soll. ll

L’État et la finance aux abonnés absents

Les absents ont toujours tort. Mais là plus encore. Cinquante entreprises ont signé mercredi le Pacte national « Droits de l’Homme » en vertu duquel elles s’engagent à mettre en œuvre les principes directeurs des Nations unies en la matière. Il leur faut ainsi sensibiliser le personnel et leurs contreparties au respect des droits humains, à nommer une personne responsable du suivi, développer des instruments de gouvernance, publier un rapport standardisé… bref veiller aux droits de l’Homme comme on veille au respect des données personnelles dans le cadre du RGPD. Seulement, à l’inverse du Règlement général sur la protection des données qui s’impose à toutes les personnes morales en Union européenne, le suivi du respect des droits de l’Homme s’applique sur base volontaire. Ainsi seules cinquante entreprises du Luxembourg, sur presque 40 000 recensées par le Statec, ne s’engagent. Les grands absents sont les entreprises étatiques Post ou encore BCEE (Encevo et CFL sont signataires). Le secteur financier, un tiers du PIB, n’est d’ailleurs représenté que par l’un de ses lobbys (ABBL). Aucune banque ni aucun fonds ne souhaitent se contraindre au respect des droits de l’Homme dans ce cadre. L’Alfi milite même pour que les fonds d’investissement ne soient pas concernés par le projet de directive européenne sur le devoir de vigilance (c’est-à-dire l’obligation pour elles de veiller aux droits de l’Homme). pso

L’acquittement ou rien

Mercredi, la Cour d’appel a partiellement confirmé la condamnation en première instance de l’avocat pénaliste André Lutgen. En décembre dernier, l’intéressé avait écopé d’une amende de 2 000 euros pour outrage à magistrat pour deux emails envoyés au juge d’instruction Filipe Rodrigues. Les magistrats de la Cour d’appel ont jugé qu’un seul courriel était condamnable et André Lutgen se voit infliger une amende de mille euros. « On s’approche d’un acquittement, mais on ne l’obtient pas sur toute la ligne », analyse l’avocat François Prum face au Land au nom d’André Lutgen. Il annonce se pourvoir en cassation et envisage de plaider l’indépendance de la profession d’avocat à Strasbourg devant la Cour européenne des droits de l’Homme si nécessaire. pso

Mind the gap !

Quand les statistiques officielles diffèrent des constats sur le marché. Lundi, la Banque Centrale du Luxembourg a publié les principaux taux d’intérêts sur les opérations de crédit. Il s’agit des taux appliqués par les banques du Luxembourg aux ménages et aux sociétés non financières au cours des mois d’avril et de mai. Ainsi le taux d’intérêt fixe sur les crédits immobiliers, accordés aux ménages, s’établit à 2,05 pour cent en mai 2022. Il a augmenté de 0,2 pour cent entre avril et mai 2022. Sur des crédits immobiliers supérieurs à dix ans, le taux s’établit à 2,11 pour cent. Cela représente une augmentation de 0,22 pour cent, toujours selon la Banque Centrale du Luxembourg.

Les taux annoncés par le banquier central reflètent, en principe, les taux rapportés par les banques de la place pour la période de référence énoncée. Mais dans sa newsletter du 21 avril, Athome Finance, le bras financier de Athome Group, la principale plateforme immobilière luxembourgeoise, annonce que les taux fixes atteignent 2,8 pour cent en avril. Yann Gadea, chef du courtage chez Athome Finance, relève que « c’est la première fois depuis cinq ans que les taux fixes sont aussi élevés ». Athome Finance fonctionne comme un intermédiaire entre le client acheteur de l’immobilier et les banques. Ses agents négocient le prêt immobilier au nom du client directement auprès des établissements de crédit. Les taux des prêts sont ceux offerts par les banques. 2,8 pour cent sur le marché selon Athome, 2,05 pour cent et 2,11 pour cent selon la Banque Centrale du Luxembourg, le gap représente presque un tiers du prix de l’emprunt. Interrogée sur cette différence, la Banque Centrale du Luxembourg explique prendre en compte un gros volume de crédits de moins de trente ans. Ce dernier tire la moyenne vers le bas. Athome considère uniquement les crédits au taux fixe d’une durée de trente ans. Alena Ilavska

Regulierte Apotheken

LSAP-Gesundheitsministerin Paulette Lenert wollte sich am Dienstag in der parlamentarischen Fragestunde noch nicht zu den am Tag zuvor veröffentlichten Empfehlungen des Konkurrenzrats über die Apotheken äußern. Der Conseil de la concurrence plädiert für Liberalisierungen in dem „stark regulierten Sektor“: Die Preis-Obergrenzen für nicht verschreibungspflichtige Medikamente sollten abgeschafft werden, ebenso die Regel, den Betrieb von Apotheken an staatliche Konzessionen zu binden. Es sollte auch „Privatfirmen“ und nicht nur Pharmazeuten erlaubt werden, Apotheken zu betreiben. „Bestimmte“ Medikamente sollten auch von „anderen Verkaufstellen” angeboten werden können. Außerdem gehörten die Beschränkungen für Internet-Apotheken „erleichtert“. Für Grünen-Fraktionsvorsitzende Josée Lorsché käme das „der Öffnung eines wichtigen Pfeilers unserer Gesundheitsversorgung für die Profitlogik“ gleich. Sie stellte der LSAP-Gesundheitsministerin die Suggestivfrage, ob sie nicht derselben Meinung sei. Der DP-Abgeordnete André Bauler stimmte herzhaft zu: „Madame Lorsché und ich teilen nicht nur dieselben Gefühle, sondern sogar dieselben Gedanken.“ Paulette Lenert entgegnete lediglich, die Empfehlungen des Konkurrenzrats „haben es in sich“ hätten und liefen auf einen „Paradigmenwechsel“ hinausliefen. Sie ziehe es aber vor, den Bericht zunächst in seiner ganzen Tragweite zu analysieren. pf

Le grand dénombrement

Des chiffres et des données surprenants s’affichent sur framingluxembourg.lu. Par exemple que le Luxembourg comptait quelque 170 000 habitants en 1839. Ou que le taux annuel de nuptialité était de sept pour mille habitants au XIXe siècle, alors qu’il est aujourd’hui descendu à trois pour mille. Ou encore que l’emploi est passé de 158 000 personnes en 1980 à 472 000 en 2020. « Framing Luxembourg » est une exposition virtuelle dont le contenu a été élaboré par les deux historiens Paul Zahlen (photo : sb) et Benoît Majerus en collaboration avec le Statec et le Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History (C2DH) de l’Uni.lu. Le visiteur du site discerne assez vite que le service statistique s’intéresse aux chiffres qui permettent à l’État de réguler sa population, ses institutions et l’économie. Les enquêtes sur les professions, dates de naissance, les situations sociales et les épidémies se développent au tournant du XIXe et du XXe siècles au Luxembourg. Dans un livre en cours de rédaction, Paul Zahlen développera la timeline du site framingluxembourg.lu. Il s’agit de retracer et de dévoiler les différentes histoires que la société et les pouvoirs publics et économiques se sont racontées au cours des 200 dernières années. La qualité du site laisse présager un livre avec une multitude de données liées à une analyse historique et sociologique approfondie. sm

Bernard Thomas, Pierre Sorlut
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