Festival Terre Rouge

Adieu tristesse

d'Lëtzebuerger Land du 03.05.2001

d'Lëtzebuerger Land : Les 6, 7 et 8 septembre aura lieu le premier « Festival culturel d'Esch » intitulé Festival Terre Rouge - les calicots ornent déjà les rues de la ville. Or, on apprend que le festival ne pourra pas avoir lieu sur ce site, parce que Delux y tourne un film1 dans de gigantesques décors représentant Venise. Est-ce que le festival sera délocalisé ? 

Lydia Mutsch : Les coulisses du Venise du XVIe siècle que Delux a fait construire sont impressionnantes, ils ont même creusé de véritables canaux et reconstitué des rues de la ville... - à tel point que d'autres sociétés veulent même apparemment y tourner. Originairement, le tournage devait être terminé en août, cela n'aurait pas suffi pour nous y installer, car nous allons construire une très grande scène pour les concerts open air. Delux nous a maintenant offert d'organiser quel-ques-unes de nos activités culturelles dans leur décor, ce que nous allons faire. Seul les concerts open air sont délocalisés au stade Emile Mayrisch, parce que l'envergure de la scène demande beaucoup de place, des spécialistes de Rock Werchter nous conseillent pour la construire.

Dans votre budget 2001, vous prévoyez 25 millions de francs pour le seul festival, c'est énorme, à cela s'ajouteront les sommes que des sponsors sont prêts à investir. Cette somme semble disproportionnée lorsqu'on la compare aux neuf millions de francs annuels que la commune investit dans la Kulturfabrik, qui doit fonctionner durant douze mois avec cet argent, plus ou moins dans le même créneau culturel. Pourquoi ce choix pour l'événementiel au détriment du travail qui s'inscrit dans la durée ? 

Je crois que vous comparez l'incomparable. Parce que dans cet ordre d'idées, on pourrait alors aussi comparer le budget de la Kulturfabrik à celui du Théâtre municipal (90 millions de francs, ndlr.) ou à celui du Conservatoire (150 millions, ndlr.). Nous faisons actuellement le maximum de ce qui est en nos moyens pour la Kulturfabrik, d'ailleurs nous avons doublé la participation de la commune à neuf millions, ce quel'État n'a pas encore fait, alors que la convention prévoit une participation à parts égales. Le ministère de la Culture est donc dans l'obligation d'augmenter son soutien financier.

Ce festival - auquel la Kulturfabrik participera, soit dit en passant - a pour nous une très forte valeur symbolique : nous voulons prouver que notre ville et notre région se défont de leur image de tristesse et de grisaille, de crise de la sidérurgie et de poussière. Nous voulons démontrer qu'Esch et la région sont en train de changer, qu'elles sont en train de développer un nouveau dynamisme. Et nous voulons organiser une manifestation qui réunisse tout le monde, qui lie les générations et les nationalités. 

D'ailleurs l'idée d'organiser un tel festival a très vite trouvé l'accord de tous les bords politiques et la population est en train de s'enthousiasmer pour l'idée, pas un jour ne passe sans que quelqu'un nous propose d'y participer. Je crois que tout le monde est content que nous nous donnions les moyens pour organiser le plus professionnellement possible une manifestation de la catégorie « joie de vivre », que nous montrions qu'Esch est une ville où il fait bon vivre. 

Les investissements dans le domaine culturel ont constitué ces dernières années une part non-négligeable des budgets extraordinaires - ils sont passés de 21 pour cent (110 millions de francs) en 1997 à deux pour cent (seize millions) cette année - des investissements dus notamment aux grands chantiers que furent celui de l'agrandissement du Conservatoire municipal, celui de la réfection de la Kulturfabrik ou celui du Théâtre municipal. Ces chantiers sont pourtant loin d'être complètement terminés - au théâtre par exemple, seul l'espace public a été refait. Où en êtes-vous des investissements futurs pour ces infrastructures ?

La Ville d'Esch a toujours fait son maximum dans tous les domaines - nos rues, nos écoles demandaient elles aussi à être restaurées. Je considère la politique d'investissement de nos prédécesseurs comme courageuse, mais il reste beaucoup à faire. Ainsi, les 160 millions de francs investis au théâtre ont effectivement seulement servi à refaire les espaces publics, les sièges, les parties communes, les halls etc. Dans un premier temps, nous allons donc encore nous consacrer à la partie administrative avec les loges des artistes, pour cela nous avons prévu 30 millions de francs d'ici 2003. Par contre nous ne pouvons pas moderniser tout de suite la scène et les parties techniques parce que nous n'avons tout simplement pas l'argent nécessaire dans l'immédiat - il faudrait compter pour cela quelque 200 millions de francs. 

Toutes nos infrastructures culturelles sont encore perfectibles, presque toutes nécessitent des travaux complémentaires, mais nous devons opérer par priorités. Notre conservatoire par exemple souffre d'un manque cruel de place, depuis la création de classes de ballet, qui ont connu un succès considérable, il aurait besoin de salles de répétitions appropriées pour les très jeunes danseurs en herbe - ce serait une des activités que nous aimerions loger dans la future Cité de la culture...

Justement : quel est le concept de cette Cité de la culture et de la jeunesse dont vous annoncez la création dans l'accord de coalition POSL-Gauche-Verts2, établi il y a tout juste un an ? Selon ce papier, vous en estimez les frais à un milliard de francs, dont Esch financerait la moitié, soit 500 millions. Qu'est-ce qu'elle contiendrait ? Où serait-elle implantée ? Où en sont les plans ? 

Le milliard de francs, c'est une simple estimation. La Ville d'Esch prévoit néanmoins un investissement de 500 millions de francs d'ici 2005 dans son budget pluriannuel. Où nous en sommes ? Nous avons eu une première réunion avec Madame Hennicot pour lui annoncer l'introduction d'une demande officielle de participation étatique pour avril 2002, pour que le ministère de la Culture puisse prévoir ce poste dans l'établissement du budget pluriannuel de l'État. Nous avons analysé différents sites qui conviendraient à l'implantation d'une telle cité, celui que nous avons retenu à ce stade est l'ancienne centrale thermique de l'Arbed sur le crassier de Terres Rouges. Car nous voulons montrer que ces anciens bâtiments industriels valent la peine d'être reconvertis à des fins culturelles et de quelle manière cela peut être fait.

Nous voulons y installer prioritairement une grande salle qui se prête à toutes sortes de manifestations, Esch n'en dispose pas pour le moment, les organisateurs de congrès, bals, seminaires etc. doivent se replier sur des salles de sports et autres lieux peu appropriés. Dans une deuxième phase, nous voulons y loger la bibliothèque municipale avec une médiathèque, certaines activités du conservatoire comme par exemple la danse, et surtout des espaces pour les associations eschoises - nous en avons quelque 300 et tous nous demandent de leur mettre des locaux à disposition -, des espaces de répétition pour jeunes groupes de musique, des locaux pour jeunes tout court... D'ailleurs nous l'avons intitulé Cité de la culture et de la jeunesse, nous voulons que cela devienne un lieu animé jour et nuit.

Tout cela a l'air très attractif, mais qu'en est-il de la disponibilité du bâtiment, qui appartient toujours à l'Arbed ? Est-ce qu'elle est disposée à vendre ? En ce moment, seules les friches de Belval sont dans le capital de la société de développement Agora, tous les efforts de reconversion se concerntrent sur Belval...

C'est vrai, mais si Belval est « la priorité des priorités », Terres Rouges est néanmoins parmi les quatre sites déclarés prioritaires par le gouvernement. D'ailleurs, pour nous, cette friche-là est la plus importante parce que plus proche du centre d'Esch. 

Oui, nous avons eu une première réunion avec la direction de l'Arbed, qui nous a assuré qu'ils trouvaient l'idée d'y installer une Cité de la culture plutôt bonne. Les terrains du site Terres Rouges seront versés au capital immobilier d'Agora. Nous espérons que l'Arbed sera prête à nous vendre le bâtiment. Leur point de vue les oblige à analyser d'abord si notre cité est compatible avec l'activité du crassier : l'Arbed y exploite les scories pour la construction d'autoroutes. Nous allons donc faire faire ensemble une étude de faisabilité. Les études des sols sont terminées, nous attendons les résultats. Je crois que nous allons trouver un accord, d'ailleurs ce serait bien d'y installer cette cité culturelle comme l'État projette d'installer un lycée sur le site de Terres Rouges, ce qui serait un bon voisinage. 

Dans l'accord de coalition, vous vous engagez aussi pour que soit réalisée au plus vite la salle de concerts pour jeunes, plus connue sous le terme de Rockhal, prévue sur le site de Belval. Or, quels seraient vos moyens pour y intervenir alors que le gouvernement veut repenser son implantation ?

Nous avons accordé une sorte de trêve au gouvernement dans le dossier des friches industrielles. Comme vous savez, en tant que commune, nous faisons partie du groupe d'accompagnement du masterplan pour Belval et nous sommes invités à nous positionner par rapport aux plans présentés par le ministre de l'Aménagement du territoire. Pour cela, nous avons fait appel à un bureau d'études allemand qui est en train d'évaluer avec nous les possibilités de développement d'Esch en parallèle avec le développement de Belval. 

Donc, depuis deux mois, nous nous retenons à propos de la Rockhal et des autres infrastructures prévues à Belval, que ce soit dans le domaine du logement, de la culture ou de l'enseignement. 

Comme vous, nous sommes extrêmement curieux de connaître le concept du gouvernement pour la reconversion des hauts-fourneaux, pour la valorisation de l'histoire industrielle et autres infrastructures culturelles - les plans devraient être publiés à la fin de la phase d'évaluation, fin juin. Ce que je peux dire, c'est que nous pourrions vivre avec l'idée de construire une nouvelle salle de musiques amplifiées, sur la place centrale, en face du futur multiplex Utopolis, sur la terrasse des hauts-fourneaux, tel que les derniers plans le proposent.

Les friches sont pour Esch la seule possibilité de développement, les seuls terrains sur le territoire de la commune qui puissent encore être exploités. En préparation du centième anniversaire de la ville en 2006, vous aviez lancé le workshop Urban Vision 2006, associant architectes, urbanistes, étudiants et citoyens à une réflexion sur le développement de la ville et l'élaboration de visions urbanistiques. Les résultats, qui furent exposés et débattus à Esch, ne correspondent pas forcément aux plans du gouvernement. À quel point pouvez-vous participer à la prise de décision concernant les friches ? 

Urban Vision était un workshop, un think tank destiné à recueillir un maximum d'idées. Nous n'avions imposé aucune contrainte aux participants, ils pouvaient vraiment laisser libre cours à leurs visions les plus enthousiastes. Nous voulions surtout recueillir l'ambiance de la ville, tenter de percevoir les idées et les visions des eschois. Nous l'avons aussi fait avec les « ateliers du futur » (Zukunftsatelier). Il nous paraît essentiel d'associer les habitants au développement de leur ville, nous sommes en train de sonder comment nous pouvons institutionnaliser cette collaboration - par exemple en instaurant des plans de développement par quartier, ce qui serait un manière de mobiliser les gens pour leur quartier et, au-delà, pour leur ville. 

Il s'agit donc maintenant de réaliser le maximum de ces idées, nous voulons le faire entre autres par le biais de notre nouveau service du développement urbain, qui sera pleinement fonctionnel en automne de cette année. Dans notre dernier conseil communal, nous avons d'ailleurs adopté une motion prévoyant l'organisation d'un grand congrès sur le futur de la ville d'Esch. 

Revenons à la culture au sens plus strict : Le Théâtre municipal fonctionne à plein régime, les pièces se suivent et ne se ressemblent pas. Depuis que le Théâtre municipal de Luxembourg est fermé, Esch est la plus grande scène du pays, on se rend alors encore davantage compte de son importance. Néanmoins, on a parfois du mal à déceler sa réelle personnalité, son profil, parce qu'il accueille beaucoup de spectacles très différents et ne produit que très très peu - alors que son budget de 90 millions de francs est comparable aux 110 millions de francs du théâtre des Capucins, qui lui, se voue majoritairement aux productions maison. Pourquoi en est-il ainsi ? S'agit-il d'une volonté politique d'offrir un éventail de spectacles aussi large que possible ? 

Je ne suis pas du tout d'accord avec votre jugement, je suis même persuadée du contraire, que notre théâtre a une identité très forte, notamment grâce à la personnalité et aux contacts de son directeur. J'estime aussi que la qualité des spectacles que nous présentons est très élevée. D'ailleurs, durant les législations précédentes, il y avait toujours des membres du conseil communal qui estimaient que le théâtre faisait trop de productions, qui coûtent toujours beaucoup plus cher que les accueils. Mais j'estime que c'est de notre devoir de faire également des productions sur place.

Par contre, il est peut-être vrai que nous mettons encore mal en valeur les multiples facettes de ce qui se passe au théâtre. C'est une des raisons pour lesquelles notre commission culturelle  va lancer un agenda culturel cet été, un programme commun de nos trois instituts culturels, le conservatoire, le théâtre et la Kulturfabrik. De nouvelles synergies vont certainement naître d'une telle collaboration plus étroite. Ce programme sera distribué massivement dans toute la région. 

Quel est pour vous le public des instituts culturels eschois. Comment définiriez-vous votre zone d'attraction ? Jusqu'où rayonnez-vous ? 

Esch, la région Sud, tout le pays et, tout naturellement, par notre situation géographique, toute la grande région. Nous avons déjà maintenant, grâce aux contacts de Philippe Noesen, de bonnes relations et faisons même des coproductions avec des théâtres et maisons culturelles français et belges, il y a des navettes qui circulent. Depuis que le Théâtre municipal de Luxembourg est fermé, nous avons aussi plus de public des autres régions luxembourgeoises. Je crois que pour cela, nous devons miser sur une programmation courageuse, qui prend aussi parfois des risques, en définissant des publics cibles spécifiques: les jeunes, les étrangers, les milieux dits alternatifs... 

Vous vouliez aussi revaloriser la commission culturelle et vouliez réduire le nombre de nominations politiques pour pouvoir l'élargir sur des gens du milieu...

Avant, il n'y avait qu'une seule commission, qui couvrait tous les domaines. Nous l'avons divisée en trois groupes : une commission générale, en charge de la politique culturelle en tant que telle et qui gère par exemple maintenant l'organisation du Festival Terre Rouge. Puis nous avons établi une commission théâtrale spécifique - avant, c'était la seule qui existait - ainsi qu'une nouvelle commission en charge des arts plastiques, qui élabore un programme d'expositions.

En ce qui concerne leur composition, nous avons adopté un règlement qui limite le pourcentage de nominations dites politiques et laisse aux membres des commissions la liberté d'accueillir des membres « externes », soit en les cooptant, soit en lançant un appel public à candidatures. Malheureusement, le ministère de l'Intérieur a mis six mois à le valider, donc ce règlement n'a pu entrer en vigueur que très récemment.

Alors qu'Esch peut être considérée comme l'épicentre luxembourgeois de la culture alternative et peut-être même du rock, que la musique classique et le théâtre s'y sont forgés une réputation, les arts plastiques sont un peu laissés pour compte, hormis la Biennale des jeunes ou autres expositions dans le foyer du théâtre. Est-ce que vous allez leur accorder plus d'importance ? 

Nous venons d'acheter la Villa Mousset, une maison de maître route de Luxembourg, pour y installer un musée de l'histoire d'Esch, mais j'aimerais que les arts plastiques y trouvent également leur place. Puis, nous avons constaté que la ville n'a pas de fonds d'oeuvres d'art, que les acquisitions s'arrêtent pratiquement dans les années 1970. Il y avait, certes, d'autres priorités, mais nous voulons reprendre une politique d'achat, qui, finalement, est aussi un moyen de soutenir les artistes locaux. Nous envisageons introduire un poste fixe pour « acquisitions d'oeuvres d'art » dans nos futurs budgets.

Pour la rénovation de la Kulturfabrik, la collaboration Ville/État fut quasi parfaite, les deux parties devaient participer à parts égales aux travaux pour recevoir les subsides du fonds européen Feder. Cette collaboration paritaire devrait se prolonger pour les subsides annuels de la Kufa. Dans d'autres domaines par contre, la participation financière de l'État est bien moindre, que ce soient les quatre millions de francs de la participation au Conservatoire ou les onze millions de francs pour le Théâtre - des obligations régionales que vos collègues de la Ville de Luxembourg aimeraient voir soutenues davantage. Qu'en est-il de la collaboration entre la Ville d'Esch et le ministère de la Culture ? 

Je suppose que l'État est tout à fait disposé à prendre ses responsabilités, il se peut tout à fait que nous n'ayons pas demandé assez. Il est vrai que nous aussi, nous aimerions que nos obligations régionales soient encouragées davantage. Ceci dit, nous avons le sentiment qu'il y a en ce moment des ouvertures : le gouvernement nous a assuré une prise en charge de la rénovation du Musée national de la résistance ; le ministère de la Culture participera également aux frais de restauration de la Villa Mousset, et dès à présent, nous prévoyons une bonne collaboration pour la Cité de la culture.

En tant que maire, pourquoi avoir tenu à assumer également la responsabilité de la Culture ? 

Je suis persuadée que la culture est un des meilleurs moyens qu'on puisse avoir pour unir les gens de différentes classes sociales, nationalités ou générations. C'était une des raisons de mon choix, l'autre étant bien sûr que j'aime la culture. 

Vous avez repris cette charge d'Ady Jung, ancien échevin PCS : y a-t-il une différence fondamentale entre une politique culturelle de droite et de gauche ?

La politique culturelle du PCS a toujours été marquée par un certain conservatisme, mais j'étais, à l'époque, dans la commission culturelle et je peux dire que nous avons fait notre travail au-delà des considérations politiciennes. Je crois que nous devons essayer de chercher de nouvelles voies, de nouveaux moyens d'expression afin d'avancer, de nous défaire des vieux démons. Par rapport à la culture alternative ou expérimentale par exemple, le PCS a toujours été très réticent, je crois que nous devons oser un peu plus. 

Pour nous, la culture a toujours été très importante et nous avons tenu à la soutenir, même lorsqu'il y avait des crises économiques, lorsqu'on pouvait estimer qu'elle constituait un luxe. La culture est pour tous, nous voulons garder des prix abordables - notre festival par exemple sera entièrement gratuit. En cela, il y a actuellement un large consensus politique.

1 Il s'agit de The Secret Passage d'Adémir Kenovic, avec, entre autres, John Turturro.

2 Le texte de l'accord peut être consulté en ligne sur www.esch.lu

Voir aussi notre dossier Débat culturel sur www.land.lu, avec e.a. un entretien avec Colette Flesch, en charge de la politique culturelle de la Ville de Luxembourg

josée hansen
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