art contemporain

Let’s get lost

d'Lëtzebuerger Land du 29.07.2022

Un diptyque et une série de cinq aquarelles en un dégradé de jaune. Ce sont les seules aquarelles en couleur de la série Schwarz-Aquarelle que la galerie Nosbaum Reding présente sous le titre Transparente Verdichtung. C’est la première exposition monographique qu’elle consacre au peintre allemand Joachim Bandau.

Ce n’est pas parce que l’artiste est aujourd’hui âgé de 86 ans (il est né à Cologne en 1936), qu’il s’adonne à cette technique légère où il économiserait ses gestes. Diplômé de l’académie des Arts de Düsseldorf – comme Imi Knoebel, dont on pourrait si cela était nécessaire rapprocher son travail minimaliste – il a réalisé dans les années 1970, des œuvres de grande dimension en polyester et fibre de verre évoquant le mouvement humain et différentes postures debout ou assises 5 Kabinenmöbel présentées à Cassel en 1977.

Mais Joachim Bandau abandonne l’expression biomorphe, à la mode dans les années 1970 et ses premières compositions translucides de couches de noir superposées à l’aquarelle remontent à 1983. Il ne déviera plus du minimalisme abstrait, qui, à bien y regarder, a la légèreté de la matière, de feuilles, posées sur le grain épais du papier Arches. « Les oeuvres s’apparentent à des pellicules de film ou des échantillons de textiles » dit le texte de présentation de Transparente Verdichtung. Joachim Bandau fait de l’art en mouvement.

Dans la galerie sont éparpillées quelques « boîtes » géométriques de deux volumes assemblés, qui jouent sur le mécanisme d’assemblage et d’inclusion. Les Bunker font partie d’un travail commencé à la fin des années 1970. On peut les rapprocher des aquarelles où seul les bords sont travaillés comme les arrêtes des pièces au sol. Mais les traits et les barres jouent le vide contre l’opacité. C’est une délimitation d’un rectangle sur le papier. Ailleurs, des fines couches superposées, qui finissent par former un noir opaque, semblent glisser. Les rectangles s’échappent du cadre, se poursuivent, dansent. Mouvement qui atteint son sommet dans la série Schwarz-Aquarelle (yellow).

Transparente Verdichtung – Joachim Bandau est à voir jusqu’au 17 septembre prochain. Galerie Nosbaum Reding, 4 rue Wiltheim à Luxembourg-ville. Ouvert du mercredi au samedi de 11.00 à 18.00 heures.

Marianne Brausch
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