CLT-Ufa

Combien de « L » restera-t-il ?

d'Lëtzebuerger Land du 02.12.1999

Alain Berwick n'a rien à dire. Sollicité plusieurs fois pour une prise de position téléphonique, le directeur des programmes luxembourgeois fera communiquer en début de semaine par sa secrétaire que RTL Tele et Radio Lëtzebuerg ne sont pas concernés par la question de la filialisation et qu'il ne voit donc pas le sens d'un tel entretien.

Lundi soir, après une présentation de presque deux heures du projet de filialisation par la direction des activités luxembourgeoises sous la responsabilité de Dan Arendt, le personnel présent a fini par applaudir. Le lendemain, un directeur général visiblement soulagé confirme par télphone que les négociations avec la délégation du personnel se sont passées dans un climat de véritable dialogue constructif, que le groupe fait beaucoup de concessions au personnel, va même plus loin dans ses garanties sociales que ne le demanderaient les lois luxembourgeoises. Ne reste plus qu'à signer l'accord trouvé et le soumettre au gouvernement luxembourgeois avec l'objectif de pouvoir faire débuter le nouveau statut au plus vite entre le 1er janvier et le 30 juin 2000. 

Il y a six mois encore, il était prévu que toutes les activités sur le site luxembourgeois soient filialisées, en cinq filiales, à savoir les activités techniques de télé- et de radiodiffusion, mais aussi de production et de télécoms, regroupées sous le sigle Broadcasting Center Europe (BCE) d'une part, puis les activités du régisseur publicitaire IP, les deux programmes luxembourgeois (Tele et Radio Lëtzebuerg), la radio allemande Oldie Sender, et enfin l'unité des droits audiovisuels. « Le 29 juillet dernier, la direction générale de la CLT-Ufa a informé la délégation du personnel ainsi que les syndicats contractants d'un projet qui prévoyait la division de la société en cinq filiales distinctes, » titrait un communiqué commun des syndicats LCGB et OGB-L le 24 septembre dernier, assurant que « le côté salarial n'acceptera pas le démontage des acquis sociaux. (...) CLT-Ufa doit agir, agir dans l'intérêt des syndicats et dans l'intérêt du site luxembourgeois. » Au sein de la délégation du personnel, la majorité des membres font partie de la Fräi Lëscht, indépendante des syndicats nationaux.

Selon Dan Arendt, la filialisation n'équivaut nullement à un abandon des activités du groupe au Luxembourg, au contraire : actuellement, 90 pour cent du chiffre d'affaires de la CLT-Ufa (total  du CA en 1998 : 124,5

josée hansen
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