Le député Mosar plaide pour « une équidistance » vis-à-vis de Washington et de Beijing. Le ministre Roth rappelle que la place financière dépend des États-Unis, et décrète que ceux-ci restent « notre allié naturel »

Ordres de grandeur

Laurent Mosar et Carlo Thelen, en 2023, lors d’une réception pour le nouvel An chinois
Foto: Gilles Kayser
d'Lëtzebuerger Land vom 02.05.2025

Pendant les vacances de Pâques, alors que la guerre commerciale précipitait le « découplage » entre les États-Unis et la Chine, un touriste nommé Laurent Mosar faisait le tour de la République populaire, de Shanghai à Beijing, en passant par Xi’an. Sur Instagram, le député CSV pose avec un chapeau conique en bambou et commente : « Schonn en hallwe Chinees ». Sur Linkedin, il partage sa lecture du grand jeu géopolitique : « I’m still convinced that in this tariff’s poker China holds the best cards ». La main de Trump serait « much weaker » que celui-ci ne le ferait croire. (Quelques jours plus tard, le président américain amorce en effet un début de volte-face, concédant que les droits de douane sur les produits chinois – actuellement de 145 pour cent – allaient « baisser de façon substantielle ».) Le voyage de Mosar était privé, même s’il dit avoir visité quelques-uns de ses contacts professionnels. Côté officiel, Luc Frieden songerait à faire le déplacement en Chine, confirme-t-on au ministère d’État. Lex Delles et Xavier Bettel s’y sont rendus en novembre, suivis par Gilles Roth en janvier. « Luxembourg can facilitate dialogue between the world’s superpowers, finance minister says », titrait South China Morning Post.

Joint au Brésil, où il menait cette semaine une autre mission financière, Gilles Roth ménage les susceptibilités de Washington. Les États-Unis seraient « notre allié naturel », ne cesse-t-il de marteler. Et d’ajouter : « An dat bléift och esou ! » Certes, le Luxembourg serait une place financière « internationale et ouverte », et il n’y aurait « pas d’exclusivité », mais il ne faudrait pas non plus perdre de vue « les chiffres » et « les ordres de grandeur » : « 1 800 milliards d’euros sont investis aux États-Unis via des fonds luxembourgeois. Pour la Chine, nous ne parlons que de 61 milliards d’euros. Vous voyez la différence... »

Laurent Mosar mobilise le même élément de langage sur « les ordres de grandeur » que le ministre des Finances, dont il dit partager « l’attitude très prudente » vis-à-vis des États-Unis. Mais son raisonnement prend vite un tour plus hérétique : « Firwat kënne mir hei net der lachende Dritte sinn ? Mir halen eng Equidistanz zu den Amerikaner. Mir halen eng Equidistanz zu de Chineesen. A mir kucke mat hinnen déi beschtméiglechst Handelsbezéiungen ze kréien. » Début avril, Laurent Mosar déclarait à la tribune parlementaire pouvoir « s’imaginer » un impôt européen sur les « Gafam » (Google, Amazon, Facebook, Amazon, Microsoft), en réaction à l’offensive douanière américaine. Gilles Roth a illico recadré son collègue, lui rappelant l’accord de coalition qui s’oppose à « l’introduction d’une taxe sur les transactions numériques et financières ». Le Grand-Duché, qui héberge le QG européen d’Amazon, ne veut entendre parler d’une taxe frappant les Big Tech américaines. Sur ce point, comme sur d’autres, le Luxembourg est aligné sur le concurrent (économique) et allié (politique) irlandais. Les deux États membres comptent parmi les adeptes de la « désescalade » , craignant de voir leur place financière entraînée dans les tariff wars de Trump.

La politique chinoise est observée de très près par les locataires de l’ambassade américaine, boulevard Emmanuel Servais. Le démocrate Tom Barrett (nommé par Biden) apparaissait comme plus hardliner que son prédécesseur républicain Randy Evans (nommé par Trump). Dans le Land, Barrett rappelait le mot d’ordre en 2023 : « Aucune relation n’est plus importante aujourd’hui que le partenariat transatlantique ». Deux ans plus tard, sur un podcast américain, l’ex-ambassadeur ne pouvait que constater les dégâts des premiers mois de la présidence Trump. Politico évoque une éventuelle fermeture de l’ambassade à Limpertsberg pour cause budgétaire : « The happiest person in Luxembourg, if that happens, would be the Chinese ambassador to Luxembourg », estime Barrett. La Chine serait en train de « courtiser » le Luxembourg, et serait « eager » de remplir le vide. « One of the major issues we faced in our embassy in Luxembourg was the Chinese investment in Luxembourg », se plaint l’ex-ambassadeur.

Laurent Mosar évoque « e gewëssenen Drock » exercé par les autorités américaines qui auraient toujours vu d’un mauvais œil la présence de sept banques chinoises dans un petit État membre de l’UE. Ces craintes seraient « total onbegrënnt » : « Déi chineesesch Banken halen sech honnertprozenteg un all Virschrëften. Dat gëtt alles à la lettre erfëllt. » Et d’ajouter : « Dat ass awer eng e bësse speziell Attitüd vun enger amerikanescher Administratioun, déi do quasiment mam Fanger op eis weist ». Dans une interview accordée au Land, l’ambassadeur chinois, Hua Ning, se montrait compréhensif par rapport à « un petit pays en nombre d’habitants » : « Il peut lui être difficile de résister aux pressions ou interférences extérieures. Certains pays peuvent exiger du Luxembourg de faire ou de dire certaines choses dans leur relation avec la Chine. » Et d’ajouter, en bon diplomate : « Mais je sais le Luxembourg un pays de principes, de sagesse et de courage. »

Laurent Mosar siège depuis dix ans au conseil d’administration de Bank of China. Dans sa déclaration des intérêts financiers, le député indique que ce mandat lui rapporte entre 50 001 et 100 000 euros par an. « Dat läit an der Moyen vun den üblechen Tantiemen déi och vun traditionelle Lëtzebuerger Banke bezuelt ginn », relativise l’intéressé. D’ailleurs, assure-t-il, son mandat ne se limiterait pas à quatre réunions du CA par an, il siégerait également dans le comité des risques de la banque. Pour « Lorri » Mosar, le rapprochement avec Beijing constitue une rupture avec la tradition familiale. Son père, Nic Mosar, avait été le dernier consul honoraire de Taiwan. En 1971, le paternel avait même rencontré le généralissime Tchang Kaï-chek, dont il était l’invité personnel « im märchenhaft schönen Sun Moon Lake », comme il le relatait à son retour au Wort. Même après que le gouvernement luxembourgeois avait reconnu la République populaire (adoptant par-là la One-China policy), Mosar-père continuait à afficher sa fidélité à Taipei, quitte à provoquer des incidents diplomatiques et à mettre Pierre Werner dans l’embarras. En 1983, il avait ainsi arrangé une visite officielle du ministre Jean Spautz à Taïwan (qui y emmenait son épouse et son fils, Marc). Beijing y voyait une provocation (« un geste inamical »), annulant la visite d’une délégation parlementaire au Grand-Duché.

La cause de Taïwan, une dictature implacable jusqu’à la fin des années 1980, était le point de ralliement pour la droite anticommuniste. Dans la dernière liste des membres de l’Association Luxembourg-Taiwan, publiée en 2010 au Registre de commerce, on retrouve, à côté d’Astrid Lulling, une bonne partie de la notabilité chrétienne-sociale, dont Marc Spautz, François Biltgen, Viviane Reding et Claude Wiseler, ainsi que les deux anciens directeurs du Wort, André Heiderscheid (mort en 2018) et Léon Zeches. Laurent Mosar figure également dans cette liste. Il évoque aujourd’hui « eng historesch gewuesse Relatioun » : « Et kënnt ee bal soen : de père en fils. » Mais à un moment, «  si mer all vun der Realitéit ageholl ginn ».

Deux ans après son élection à la présidence de la Chambre en juillet 2009, Laurent Mosar quitte l’Association Luxembourg-Taïwan, tout comme tous les autres conseils où il siégeait. « Ech fannen, datt ee Chamberspresident, contrairement zum normalen Deputéierten, do soll eng gewëssen Indépendance hunn ». Durant ses années à la présidence de la Chambre, raconte Mosar, il aurait vécu des « expériences positives » avec la République populaire, accueillant notamment en grande pompe le président du Parlement chinois. En 2010, à l’occasion de l’Exposition universelle à Shanghai, Laurent Mosar, Lydia Mutsch et Xavier Bettel rencontrent celui qui était alors le numéro 2 du parti, Xi Jinping. « Luxemburg wurde hoch gelobt », se réjouissait Mosar à l’issue de la réunion. Lorsqu’en 2015, on lui propose un mandat chez Bank of China, installée au Grand-Duché depuis 1979, « hunn ech dat awer net oninteressant fonnt ». Il y remplacera Jacques Poos, l’ancien vice-Premier ministre socialiste, qui avait fait son entrée au CA en 2009. « Si haten e fréieren Ausseminister, do wollten se vläicht e fréiere Chamberspresident ; dat schléissen ech net aus. »

Le passage de Mosar-fils du côté mainland suivait le sens de l’Histoire. Dans les années 2010, « eng gewëssen Euphorie » était perceptible vis-à-vis de la Chine, se rappelle le député CSV. Le petit pays ouvrait grand ses portes au capital chinois, de Cargolux (2014) à Bil (2017), en passant par Encevo (2018). Alors qu’une partie de la place financière était tétanisée par la levée du secret bancaire, le fait que des banques chinoises, presque toutes étatiques, installent leur succursale était célébrée comme une preuve de résilience. « Our reputation in China is excellent ! », jubilait Xavier Bettel en 2014 devant l’ABBL. Or, les grandes attentes seront en partie douchées. L’internationalisation du renminbi s’est avérée plus lente que ne l’avaient espéré les milieux financiers. Et malgré leurs promesses réitérées, ni Alibaba ni Huawei n’ont établi leur QG européen au Luxembourg. (Alors que Huawei emploie aujourd’hui 21 personnes au Kirchberg, Amazon en totalise 4 270.) Quant à la liaison ferroviaire entre Bettembourg et Chengdu, le projet est au point mort.

En parallèle, Joe Biden durcissait le ton. L’Europe suivait, refroidie par les camps d’internement du Xinjiang, la Gleichschaltung de Hong Kong et la menace d’une invasion militaire de Taïwan. La guerre en Ukraine exacerbait cette méfiance, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn (LSAP), qualifiant la position chinoise de « neutre pro-russe ». On commençait à critiquer la « naïveté » vis-à-vis de la Chine, citant la signature précoce de la « Belt and Road Initiative » et l’entrée de capitaux chinois dans le principal groupe énergétique, voulues toutes les deux par le ministre de l’Économie, Etienne Schneider (LSAP). Comme Jeannot Krecké avant lui, Schneider avait cultivé des liens étroits avec la Chine, et notamment avec l’équipementier télécom Huawei. (Des contacts qu’il monnaie aujourd’hui en tant que consultant ; lire ci-dessous.) « Il faudra peut-être faire un peu plus attention à ce qu’on fait avec nos partenaires chinois dans certains axes stratégiques », disait son successeur socialiste Franz Fayot en avril 2021. On aurait atteint « une autre maturité de réflexion sur la stratégie chinoise ». Une année plus tôt, Post Group avait annulé en dernière minute un gros contrat avec Huawei pour le déploiement de la 5G. La pression de Washington (et de la Commission européenne) était devenue trop forte. Par la suite, Franz Fayot tentait de transposer la « human rights due diligence » sur le terrain glissant des relations commerciales. L’expérience a fait pschitt. Alors que la pandémie empêchait les missions économiques, la doxa du « friendshoring » restait largement du domaine de la théorie. Dès mai 2022, le ministre socialiste clashait avec le président de la Chambre de commerce, Luc Frieden. Celui-ci se réclamait du précepte « Wandel durch Handel », qui correspond en réalité à une vision agnostique et opportuniste des affaires.

Laurent Mosar concède que la Chine serait « natierlech nach emmer eng Autokratie ». Il critique la surveillance de masse et les atteintes aux droits de l’Homme. En même temps, il estime que le pays aurait « eigentlech ganz gutt evoluéiert », citant l’émergence d’une classe moyenne, le développement fulgurant des énergies renouvelables et la domination sur le marché des voitures électriques. En 2019, Laurent Mosar déclarait sur Radio China International : « Ich denke, dass China zurzeit ein sehr gut funktionierendes System hat, das sich von europäischen politischen Systemen unterscheidet. Aber wir müssen alle anerkennen, dass China sehr erfolgreich ist. » Une citation illico détournée par Beijing Rundschau : « Laurent Mosar : Chinesische Erfolge durch effektives politisches System ». Au CSV, la position mosarienne est loin de faire l’unanimité. Il y a deux mois, Laurent Zeimet déclarait ainsi à la Chambre : « China ass net nëmmen en onfrëndleche Konkurrent, mee eng Diktatur, déi och eis Fräiheet a Fro stellt ». Claude Wiseler se montrait, lui aussi, sino-sceptique lorsqu’il était le porte-parole du CSV pour la politique étrangère : « Xi Jinping, c’est une autre politique », disait-il en 2022. « Avant, beaucoup pensaient que la Chine était un partenaire. Mais depuis dix ans, les choses ont changé ».

Le fait que son épouse, l’eurodéputée Isabel Wiseler-Lima, venait d’être sanctionnée par la Chine (pour avoir critiqué le traitement des Ouïghours) n’arrangeait rien. Les sanctions s’appliquant également à la famille, Claude Wiseler se retrouve interdit d’entrée sur le territoire chinois. Une situation cocasse pour le CSV : Un ancien président de la Chambre siège à Bank of China, tandis que l’actuel « premier citoyen du pays » est déclaré indésirable sur le sol chinois. Beijing travaillerait à lever les sanctions qui frappent les eurodéputés et leurs familles, écrit la Süddeutsche Zeitung, qui y voit l’expression de la nouvelle « Charme Diplomatie » chinoise. Interrogée par le Wort, Lima-Wiseler se montre conciliante : « Die Chinesen suchen schon seit Längerem das Gespräch – und angesichts der aktuellen Lage sollten wir mit jedem reden, der dazu bereit ist. » Or, ajoute-t-elle, les Européens auraient appris à « ne plus être naïfs ».

Exposés aux pulsions autoritaires de Trump et de Vance, certains pays européens commencent à se tourner vers Beijing dans l’espoir de contrebalancer l’unilatéralisme d’un « allié »de plus en plus menaçant, qui n’hésite pas à s’immiscer dans les élections européennes et revendique un territoire autonome rattaché au Danemark. La Chine saisit l’occasion et lance une offensive diplomatique. En juin, le vice-Premier ministre chinois, Ding Xuexiang, est passé au Luxembourg pour une visite de travail. Le « sixième membre du Comité permanent du Politburo » est un des hommes les plus influents de l’appareil d’État chinois. Un invité de taille donc, considéré comme un des plus proches confidents de Xi Jinping.

De retour aux États-Unis, Tom Barrett se désole de la « strong embassy presence » de la Chine au Luxembourg. En poste depuis 2022, Hua Ning est relativement jeune et anglophone, deux caractéristiques qui le distinguent de ses prédécesseurs pour lesquels le poste luxembourgeois était généralement la dernière étape avant la retraite. Ancien chargé de presse, Hua Ning est rompu aux médias. Il accorde de nombreuses interviews dans lesquelles il loue le Luxembourg comme « intermédiaire » entre la Chine et les États-Unis. Dans l’une d’elles, il glisse avoir « visité près de trente communes ». Les édiles locaux sont la dernière cible de l’ambassade chinoise, le bureau du Syvicol accueillant régulièrement des « visites de courtoisie ». Alors que de plus en plus de députés découvrent leur prédilection pour la « diplomatie parlementaire », les élus locaux se lancent à leur tour dans la « diplomatie communale ».

Il y a deux semaines, Emile Eicher, Christian Weis, Guy Altmeisch, Simone Asselborn-Bintz ainsi que six autres édiles locaux parcouraient l’Empire du Milieu. Ils avaient accepté l’invitation de l’Association du Peuple chinois pour l’Amitié avec les pays étrangers, qui leur a payé l’hôtel, les déjeuners et les banquets, alors que le billet d’avion était pris en charge par les communes respectives. Les membres du comité du Syvicol ont visité des constructeurs automobiles, des campus universitaires ou encore une friche reconvertie. Du côté chinois, le but était de pousser les maires à créer les premiers jumelages sino-luxembourgeois. Contactés par le Land, Eicher et Weis restent pourtant vagues sur la question. Ils estiment qu’avant de signer de tels jumelages, il faudrait établir des collaborations plus ciblées.

Dans le rapport que fait le Syvicol de son voyage en Chine, le terme « impressionné » tombe souvent. Mais un malaise s’introduit. En visitant « la ville intelligente » Guangzhou, la délégation « a pu constater l’impact de l’absence de protection de données sur la vie quotidienne » : « Dans un tel contexte, où l’espace public est étroitement surveillé, le citoyen se retrouve relégué au statut d’acteur transparent ». Cette gêne coexiste avec une fascination pour « l’efficience » : « La Chine trouve sans tarder des solutions », est cité le bourgmestre de Groussbus-Wal. « Et il me semble qu’elles sont mises en œuvre plus rapidement que chez nous, ce qui a bien-sûr des raisons purement politiques. Nous pourrions sans doute apprendre beaucoup de la Chine ».

Étienne au service de Huawei

Sur le site de Beta Aquarii, l’internaute est accueilli par une citation de Shakespeare : « All the world’s a stage, And all the men and women merely players ». La firme, fondée en 2020 par l’ex-ministre de l’Économie, Étienne Schneider (LSAP), offre des services en « intelligence consulting » et en « networking », « at the crossroads of individual interests and public interest ». Avec un résultat de 5,9 millions d’euros en 2023, la petite entreprise (trois employés) ne connaît pas la crise. En une année, elle a facturé des « prestations de services » à hauteur de 8,9 millions d’euros. Or, un des clients de l’ex-ministre se révèle (de nouveau) problématique : Huawei. « Je suis formel », écrit Schneider au Land : « Je n’ai jamais travaillé comme lobbyiste pour Huawei ». Il aurait simplement « conseillé Huawei sur différents sujets géostratégiques ». Il aurait ainsi aidé la multinationale chinoise à « analyser la situation politique » : « Comment l’UE se positionnera-t-elle par rapport à Huawei ? Comment faut-il interpréter certaines déclarations politiques ? » En tant que ministre, Étienne Schneider avait cultivé des liens étroits avec Huawei. Il les a monnayés après son départ du gouvernement.

Ce pantouflage place l’ex-ministre dans une situation délicate. Car le microcosme bruxellois est actuellement ébranlé par « l’affaire Huawei ». Quatre personnes viennent d’être mises en examen pour corruption active, au moins dix eurodéputés seraient dans le viseur des enquêteurs belges. « Mat deem wat hinnen elo reprochéiert gëtt, hunn ech sécher näischt ze dinn a hunn et och net gewosst », assure Schneider. Il dit n’être intervenu « à aucun moment » auprès de « politiciens du Parlement européen, de la Commission ou d’un gouvernement ». Il aurait d’ailleurs demandé des explications à Huawei. Si les reproches étaient avérés, ajoute l’ex-ministre, il mettrait fin à ses services pour Huawei. Pour rappel : En novembre 2023, Reporter a révélé qu’Étienne Schneider conseillait deux
oligarques russes, sanctionnés au Royaume-Uni (mais non en UE).

Bernard Thomas
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