Premier test électoral pour les communes fusionnées au nord du pays. À Diekirch, les pendules ont été remises à l’heure pour les socialistes

Région en concentration

d'Lëtzebuerger Land du 14.10.2011

À Diekirch, les électeurs n’ont pas pardonné à l’échevin vert Frank Thillen de s’être allié au CSV en 2005 pour former une coalition, faisant fi de la préférence des électeurs pour les socialistes qui étaient pourtant sortis vainqueurs des urnes. À l’époque, cette manœuvre avait coûté le poste de bourgmestre au socialiste Claude Haagen. Celui-ci va maintenant reprendre les rênes de la commune, les socialistes ayant obtenu la majorité absolue avec sept mandats, soit 53,11 pour cent des voix. Claude Thill et René Kanivé seront les échevins de la commune. Le parti libéral a réussi à obtenir deux mandats, un de plus qu’en 2005. Les perdants ont donc été le CSV, qui a dû abandonner deux mandats pour n’en garder que trois, et les Verts qui n’en ont plus qu’un seul au lieu de deux.

À Ettelbruck, la coalition CSV-LSAP va pouvoir continuer ses travaux, même si elle est loin d’avoir été confortée – les deux partis ont même perdu un siège chacun. Le CSV en garde cinq et les socialistes quatre. Les Verts et le DP en ont obtenu deux chacun. Jean-Paul Schaaf (CSV) restera donc à son poste de bourgmestre, Claude Halsdorf (LSAP) demeure premier échevin. Edmée Juncker sera la deuxième échevine pendant les trois prochaines années, puis ce sera au socialiste Bob Steichen de reprendre cette fonction. D’ailleurs, dès son premier essai, celui-ci a réussi à se placer derrière Claude Halsdorf sur la liste du LSAP.

Les cartes ont été distribuées un peu différemment dans la commune de Wincrange, la plus grande de toute la région, du point de vue de sa superficie, avec ses 27 localités. La coalition CSV-LSAP gardera le cap, mais les socialistes ont pu augmenter leur score de plus de douze pour cent et récupèrent les deux mandats perdus par le parti libéral. Le bourgmestre Marcel Thommes (CSV) a obtenu le plus de voix, il est suivi par le socialiste Carlo Weber, premier échevin. Pierre Neser (CSV) récupère le poste de deuxième échevin. Sur onze mandats, le CSV en a obtenu cinq, les socialistes trois, tandis que le DP en garde deux et l’ADR un seul.

À Vianden, la bourgmestre sortante Gaby Frantzen (les Verts) a jeté l’éponge au lendemain des élections communales, arrivée seulement cinquième sur neuf. C’était pour elle le signe que les électeurs n’étaient pas satisfaits de sa politique des six dernières années et elle en a tiré ses conséquences. L’échevin François Meyer, arrivé en septième place, a lui aussi démissionné, tout comme le deuxième échevin Charles Bassing, qui n’a plus réussi à entrer au conseil communal. La « châtelaine » s’est donc inclinée face à la victoire de son concurrent socialiste Marc Schaefer, suivi de près par Henri Majerus. De 2000 à 2004, Marc Schaefer avait déjà été maire de Vianden.

Il n’y a pas eu de surprise à Wiltz, où – après douze ans à la tête de la commune – les socialistes continueront leur travail pendant les six prochaines années. Avec le bourgmestre Frank Arndt en tête, ils ont obtenu six mandats, le double du CSV et le triple du DP.

Le bourgmestre de Rédange, Serge Bloes ne s’étant plus présenté aux élections, ce sera probablement à Henri Mausen de reprendre le flambeau. Il est arrivé largement en tête avec 952 voix contre 630 pour le candidat Henri Gerekens, arrivé deuxième.

Dans la commune de Rambrouch, toujours un peu particulière, la Fräi Lëscht Gemeng Rammerech de Ferdinand Unsen perd un mandat, récupéré par les socialistes. Cela signifie la fin de la coalition à trois CSV-LSAP-DP, jusqu’ici unique au grand-duché. Le bourgmestre Antoine Rodesch du CSV (quatre mandats) a choisi de s’allier au parti indépendant Fräi Lëscht (quatre mandats). Les socialistes (deux postes) et le DP, qui a conservé son poste, se retrouvent donc dans l’opposition.

Beckerich gardera son maire, Camille Gira (déi Gréng), Thierry Lagoda et Tim Hengen seront les échevins. Erpeldange change de tête avec le nouveau bourgmestre André Bauler (DP).

Personne ne prêterait une attention particulière à la petite commune de Reisdorf si ce n’était que pour la toute première fois dans son histoire, son conseil communal accueillera dorénavant aussi des femmes – cinq d’un coup pour neuf mandats. Le bourgmestre Jean-Pierre Schiltz a obtenu le meilleur score, mais seulement trois membres de son équipe ont réussi, tandis que ses concurrents sont six à avoir été plébiscités par les électeurs.

Ces élections ont été une grande première pour les communes fusionnées : Clervaux, la vallée de l’Ernz, Esch-sur-Sûre et Parc Hosingen. Le premier maire de la commune fusionnée de Clervaux est Emile Eicher (CSV), actuel bourgmestre de la localité de Munshausen. Les maires des deux autres entités – Yves Arend de Clervaux et Raymond Thielen de Heinerscheid – n’ont plus participé à la course. Jusqu’en 2017, les membres du conseil seront élus selon un quota de représentants des sections en fonction de la population. Emile Eicher sera épaulé par trois échevins donc : Georges Michels (Clervaux), Romain Braquet (Muns[-]hausen) et Aline Schroeder (Heinerscheid).

Le conseil communal du Parc Hosingen (regroupant les communes de Consthum, Hoscheid et Hosingen) sera composé de quinze membres, dont sept de Hosingen et quatre pour les deux autres [-]localités. Il aura Jacquot Heinen (Hosingen) comme nouveau chef et là aussi trois échevins : Guy Trausch (de la même entité que le bourgmestre), Josy Birkel (Hoscheid) et Jos Degrand de Consthum, où d’ailleurs les habitants n’ont pas eu à se déplacer comme les candidats correspondaient aux postes à pourvoir.

Heiderscheid, Neunhausen et Esch-sur-Sûre forment dorénavant une seule commune. Heiderscheid a eu droit à sept représentants, les deux autres à trois élus. Serge Zeien (Heiderscheid) est arrivé en tête, mais il semble que le jeune juriste ne soit pas intéressé au poste de bourgmestre. Un scénario plus probable est que Robert Everling reprenne cette fonction. Jusqu’ici, il a été le maire de Heiderscheid et est arrivé en deuxième position, selon les résultats du scrutin. Au moment où nous mettions sous presse, il semblait que son homologue d’Esch-sur-Sûre, Gilles Kintzelé, soit aussi intéressé à reprendre les rênes de la nouvelle commune.

Pour finir, la Vallée de l’Ernz, plus au sud, avec les entités Ermsdorf et Medernach, où le bourgmestre d’Ermsdorf, André Kirschten figurera aussi à la tête de la nouvelle commune. Jean-Pierre Schmit (Ermsdorf) et Jeff Feller (Medernach) en seront les échevins.

anne heniqui
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