Claude Gaasch, Dan Neven

Agence à part

d'Lëtzebuerger Land du 14.04.2011

La couverture striée façon work in progress du programme du centre culturel Opderschmelz de Dudelange, c’est eux. La campagne de préfiguration de la nouvelle Villa Vauban, c’est eux aussi. Et leur brochure, distribuée au pavillon du Luxembourg à Shanghai 2010, doit encore se trouver par centaines en Chine.

Eux, c’est Apart ou plutôt a | part, science du logo oblige. Eux, c’est aujourd’hui Claude Gaasch et Dan Neven, tête d’iceberg d’une équipe bien faite et complémentaire. Eux, c’est comment-réussir-à-monter-sa-propre-boîte-et-à-faire-le-métier-de-ses-rêves. Claude Gaasch et Dan Neven, ou comment ne pas devenir forcément professeur d’éducation artistique au grand-duché lorsqu’on pousse le vice jusqu’à faire des études artistiques.

L’Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles renoue les liens de ces deux compères qui traînaient déjà leurs baskets ensemble du côté de Diekirch dans leur prime jeunesse. Des expériences professionnelles à gauche, puis à droite les convainquent de leur vocation : le domaine de la communication visuelle sera leur terrain de jeu, le graphisme leur instrument de prédilection. Et surtout, plus d’autres limites que la volonté du client. Fi des chefs et sous-chefs et autres contraintes juste bonnes à perdre l’essentiel de vue. Un contact direct, une mission à remplir et beaucoup de passion et de motivation : voilà la recette de la réussite de l’agence.

Sept ans déjà que Claude Gaasch a créé sa propre agence. Il n’attendait qu’un signe pour se lancer, ce fut Claude Moyen – un autre compère qui suit désormais l’aventure de loin – qui l’aida à franchir le Rubicon. Un an plus tard, Dan Neven le rejoint et en 2008, l’agence a | part rafle la mise en empochant le plus de prix aux Communication [&] Design Awards Luxembourg. Une boucle bouclée ?

Que nenni, une boucle qui confirme que le principe de l’agence est le bon. Mettre la ligne magique du graphisme au service du client. Et le convaincre, toujours avec passion. Parfois même jusqu’à obtenir une véritable carte blanche.

« Chez nous, c’est le concept qui prime sur le graphisme pur et dur, explique Claude Gaasch, sans jamais perdre de vue le message qu’il faut véhiculer, » Aujourd’hui constituée de cinq personnes, l’agence a | part revendique sa petite taille. « Nous sommes une équipe très complémentaire, chacun apporte sa spécificité, sa particularité et ses points forts. Travailler en direct avec le client c’est un gain de temps pour tout le monde, » précisent Claude Gaasch et Dan Neven.

Et c’est ainsi que l’agence s’est progressivement fait une réputation et qu’un projet en entraîne souvent un autre. Par hasard plus que par décision, plusieurs missions concernent le monde culturel avec, parmi d’autres, des clients comme le CNA, la Rockhal, ou encore l’Université du Luxembourg. « Nous ne l’avons pas cherché, mais c’est une chance, remarque Dan Neven, on a plus de liberté, on peut aller plus loin dans le graphisme et dans la conception qu’ailleurs. » C’est l’effet boule de neige, inattendu et inexplicable mais tellement bienvenu.

Sur une scène locale en pleine ébullition qui voit l’émergence de plusieurs petits ateliers graphiques là où auparavant seules quelques grosses boîtes se partageaient le marché, a | part surfe sur la vague. Les clients sont plus sensibles au design en général, à l’instar de monsieur tout-le-monde, et cela permet aux graphistes d’aller toujours plus loin.

« Il y a aujourd’hui une très haute qualité graphique pour un si petit pays, et ça contribue aussi à l’image de marque du Luxembourg puisque la communication s’exporte très souvent, » constatent-ils. Et de conclure sur la concurrence : « Nous ne nous marchons pas sur les pieds, il y a du travail pour tout le monde. Si la qualité est là, il y a toujours moyen de tirer son épingle du jeu ! ». Avis aux amateurs.

Angela Wilde
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